Illustration ville Colmar © iStock
C'est au tour de Colmar de mettre un frein aux meublés touristiques. Après Barcelone et
Paris, la ville alsacienne, célèbre pour ses maisons à colombage colorées, a annoncé le 31 janvier dernier imposer des nouvelles règles contraignantes pour réduire le nombre de meublés touristiques, loués via Airbnb ou d'autres plateformes.
Ces meublés représentent en effet 10% des logements du centre-ville.
"On ne peut pas continuer comme ça, on ne peut pas accepter qu'on transforme tous les logements en Airbnb", juge l'édile de Colmar, Eric Straumann, interrogé par l'AFP. "
Il faut que le centre-ville reste vivant, sinon on va se transformer en hôtel géant, et sans respecter les règles de l'hôtellerie." Il a ajouté par la suite qu'il fallait mettre "
un coup d'arrêt à un phénomène qui déstabilise démographiquement notre centre-ville".
La ville de Colmar compte 70.000 habitants et 1.200 meublés de tourisme à la fin 2021. Le nombre de ces meublés a augmenté de 30% en un an, alors qu'à l'inverse, le nombre d'enfants scolarisés et d'habitants a décru. Le conseil municipal a adopté le texte à l'unanimité. La nouvelle réglementation vise à contrer le "
mouvement d'investisseurs qui se ruent sur Colmar pour acheter des immeubles et les transformer en meubles de tourisme", comme le décrit le maire LR.
Proches de celles adoptées à Strasbourg, les mesures obligent notamment à créer "
un logement de droit commun" pour chaque transformation d'une résidence secondaire en meublé de tourisme (avec exception pour le premier logement transformé par un particulier). En ce qui concerne les résidences principales, la réglementation française limite la location temporaire à 120 jours par an.
A Colmar, les amendes peuvent grimper jusqu'à 50.000 euros en cas d'infraction au règlement. Celui-ci, entré en vigueur le 1er février, impose que le nombre de logements affectés à l'accueil touristique ne dépasse pas 15% d'un immeuble. Chaque année, la ville attire environ neuf millions de touristes.