Une nouvelle politique de l'eau © Fotolia
La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a annoncé vouloir stabiliser la facture d'eau des ménages. Parmi les principales mesures figurent une meilleure prévention des pollutions et la lutte contre le gaspillage.
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Anormale". C'est en ce terme que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a qualifié l'augmentation du prix de l'eau. Lors du conseil des ministres, des objectifs ont été annoncés pour renforcer l'efficacité de la politique de l'eau dont "
la stabilisation de la facture eau des ménages", a déclaré la ministre socialiste à l'AFP.
Le gouvernement a l'intention de mettre en place sur la période 2015-2021 une tarification sociale de l'eau. Il permettra aux familles les plus défavorisées de bénéficier de tarifs avantageux. Selon les informations du ministère, le poste de défense "eau et assainissement" de certains foyers dépasse 3% du revenu, contre 1% pour la moyenne des Français.
Cette nouvelle politique de l'eau entend donc endiguer les inégalités de dépenses entre les consommateurs. Parmi les premières mesures annoncées, le renforcement de la prévention contre les pollutions.
Le ministère souhaite poursuivre les efforts en matière de lutte contre les micropolluants (résidus de médicaments et de cosmétiques dans les eaux usées) et note que les traitements de nettoyage des eaux nécessitent des investissements coûteux qui pèsent au final sur la facture.
Autre chantier majeur, la lutte contre le gaspillage. Les fuites des réseaux d'eau potable s'élèvent à près d'un milliard de m3, soit 20% du volume mis en distribution, rapporte le ministère dans son communiqué. Pour améliorer la gestion de l'eau, les collectivités auront l'obligation de réaliser un
diagnostic de leurs réseaux et de lancer les travaux permettant de mettre fin au gaspillage.
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Globalement, il y a presqu'un litre sur deux d'eau déjà traitée qui n'arrive pas jusqu'aux robinets", a également déclaré Ségolène Royal.
Par ailleurs, le gouvernement espère améliorer la transparence des prix de l'eau et de l'assainissement. "
Les consommateurs sont en droit de savoir comment sont dépensées les marges des agences de l'eau", a défendu la ministre.
A l'instar des prochains compteurs gaz et électricité, elle propose aux foyers de ne plus être contraints à anticiper leur consommation d'eau mais de payer ce qu'ils ont consommé réellement.
Une autre piste est à l'étude, l'accès aux factures individuelles aux habitants des logements collectifs. L'idée a déjà été expérimentée chez un bailleur social du Territoire de Belfort,
un compteur à eau communicant qui a permis d'économiser 10% d'énergie.