Illustration Paris ville logement © iStock
Dans la capitale, il n'est autorisé de mettre son logement sur des plateformes comme Airbnb ou Booking que 120 jours par an et uniquement s'il s'agit de sa résidence principale. Mais la Ville craint que les abus soient nombreux pendant la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août), où la demande d'hébergement à Paris sera très forte.
"Nous ne souhaitons pas que les propriétaires se débarrassent de leurs locataires au mois de juin pour louer dans la foulée sur Airbnb", a prévenu le sénateur et conseiller de Paris Ian Brossat, ex-adjoint au Logement. Il souhaite que soit instauré un délai minimum d'un an entre le congé donné à un locataire et le moment où le logement devient louable sur les plateformes.
Proposition de loi transpartisane
Cette mesure est inscrite dans un texte de loi transpartisan qui sera examiné le 28 novembre à l'Assemblée nationale. Les contrôles devraient également se multiplier d'ici les Jeux, a promis la conseillère déléguée chargée des plateformes locatives, Barbara Gomes.
Le 23 novembre matin, des agents assermentés de la Ville ont tenté de visiter 150 logements suspects du très prisé Ve arrondissement. Mais rares étaient les touristes à répondre à leur sollicitation. C'est ce genre d'opération de porte-à-porte, répétée une fois tous les deux mois à Paris, que les élus communistes souhaitent simplifier, en espérant qu'elles aboutissent plus fréquemment à une condamnation. Plusieurs amendements à la proposition de loi transpartisane seront déposés en ce sens.
20.000 à 30.000 locations illégales
"Est-ce que tous ces nouveaux outils seront à disposition d'ici les JO ? Probablement non, puisque le processus législatif est complexe", tempère Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire.
"Mais les débats qui émergent à l'occasion des JO sont un excellent moyen pour emporter l'adhésion".
Pour la mairie, pas question de se montrer farouchement opposée à Airbnb.
"Nous sommes favorables à ce que les propriétaires puissent, quand ils sont absents, louer leur appartement à des touristes, assure Ian Brossat, mais il faut freiner le développement anarchique et complètement irresponsable d'une offre professionnelle." Entre 20.000 et 30.000 logements à Paris sont des locations touristiques illégales, selon la Ville.