Le 29 avril, c'est la "Journée européenne de la solidarité entre les générations". Une date symbolique destinée à renforcer les liens qui unissent les seniors aux jeunes. Un peu partout en France, des événements ont donc été organisés la semaine dernière pour inciter les générations à se rapprocher. L'occasion également pour les collectivités de prendre de nouvelles initiatives. La mairie de Paris en a ainsi profité pour annoncer la mise en place d'une charte intergénérationnelle. Son but ? Mieux encadrer la cohabitation seniors et étudiants, autrement dit, mieux définir les rôles et les engagements de chacun, afin de la développer. Une mesure attendue puisque, jusqu'ici, aucune règle n'encadrait le dispositif. "Chacun en tire des bénéfices" Apparu en France il y a seulement quatre ans, ce mode d'hébergement connaît pourtant un succès grandissant, notamment à Paris où environ 300 binômes ont d'ores et déjà été recensés. Le principe ? Une personne âgée accueille chez elle gratuitement ou moyennant un faible loyer un étudiant ou un apprenti. En échange, celui-ci s'engage à être présent plusieurs soirs par semaine et à lui rendre quelques services. "Chacun en tire des bénéfices, explique l'association Logement Intergénération, la personne d'accueil que la présence d'un jeune chez elle rassure, et qui permet à un étudiant de poursuivre ses études dans des conditions dont il ne pourrait bénéficier autrement ; l'étudiant, qui peut ainsi étudier dans un cadre approprié ; et la génération intermédiaire qui est, soit heureuse de savoir son enfant accueilli, soit rassurée de savoir que ses parents ne sont pas seuls". Un aspect "gagnant-gagnant" qui ressort d'ailleurs bien dans les témoignages laissés sur les sites des associations spécialisées : "Je m'entends à merveille avec Sabine, rapporte par exemple Sarah, une étudiante de 19 ans. Mes horaires sont un peu particuliers, je rentre tard et je pars tôt, mais j'arrive à trouver le temps pour discuter avec elle le soir ou le week-end et nous mangeons régulièrement ensemble". Un enthousiasme partagé par Baptiste, 22 ans : "voilà six mois que je vis chez Madame Florence, confie-t-il, et il ne se passe pas un jour sans que je me répète que j'ai une chance extraordinaire de vivre chez elle. Je prends beaucoup de plaisir à partager des moments avec elle et je lui rends des petits services dans la vie de tous les jours comme aller lui chercher du pain ou lui acheter quelques vivres".

Des règles à respecter

La charte prévoit notamment que les binômes soient formés "sans discriminion" ou encore que le jeune cohabitant soit hébergé dans des conditions décentes, à savoir dans "une chambre meublée avec suffisamment de place pour installer ses affaires personnelles et étudier dans de bonnes conditions". Elle stipule également "qu'en aucun cas, le cohabitant ne soit être amené à se substituer à du personnel soignant ou d'aide à domicile". Des règles que trois associations spécialisées dans la cohabitation intergénérationnelle se sont engagées à respecter. Parmi elle, Le PariSolidaire qui tenu à insister sur le fait que la cohabitation ne pouvait fonctionner que "sans rapport de subordination entre les personnes concernées". La signature de ce document reste toutefois un acte symbolique dans la mesure où chaque structure avait déjà mis en place sa propre charte. Des textes basés sur des valeurs telles que la solidarité, le respect, la tolérance, la discrétion, le civisme... Des notions que l'on retrouve toutes dans la Charte mise en place par la mairie de Paris. Carnet d'adresses :

Mairie de Paris : www.paris.fr

Le PariSolidaire : www.leparisolidaire.fr

Ensemble 2 générations : www.ensemble2generations.fr

Logement Intergénération : www.logementintergeneration.org

Besoin2toit : www.besoin2toit.com