Sans surprise,
le concept d'habitat participatif trouve aujourd'hui un cadre légal officiel grâce à la loi Alur. Cécile Duflot confirme ainsi sa volonté de donner un élan à cette
"troisième voie du logement", qui encourage les citoyens à devenir acteurs de leur mode d'habitation.
"L'habitat participatif peut se décrire comme un regroupement de ménages mutualisant leurs ressources pour concevoir, réaliser et financer ensemble leur logement, au sein d'un bâtiment collectif", explique le ministère. Autrement dit, il s'agit d'un type de gestion de l'habitat à mi-chemin entre le collectif et l'individuel. Concrètement, derrière la notion, se cachent plusieurs solutions (notamment le concept de
Community Land Trust), qui répondent aux mêmes valeurs : non-spéculation, solidarité, mixité sociale, qualité du bâtiment, responsabilisation des habitants, etc.
Pour simplifier les démarches entourant l'habitat participatif, la loi crée deux statuts : la coopérative d'habitants, et la société d'autopromotion. Deux termes juridiques qui encadreront désormais la création des sociétés d'habitat participatif, sans se substituer aux outils existants, précise le ministère. Les sociétés déjà existantes pourront être transformées pour prendre l'un ou l'autre des statuts.
Parmi les conditions entourant ces deux statuts :
- Possibilité d'admettre comme associés des personnes morales ou des organismes de logement social ;
- Responsabilité des associés limitée à leur apport dans le capital ;
- Création d'une charte de fonctionnement qui dicte les règles de l'habitat ;
- Possibilité de souscrire des parts sociales en industrie, lors de la construction ou de la rénovation du bâtiment : cela introduit la notion d'apport-travail, en plus des apports financiers ou en nature ;
- Indexation du prix de cession des parts sur l'indice de référence des loyers.
Par ailleurs, les sociétés d'autopromotion pourront se porter caution hypothécaire pour les emprunts individuels des associés.