Habitat social : ce que change la loi Alur

    Publié le 24 mars 2014 par Augustin Flepp
    La loi Alur, validée par le conseil des Sages, annonce une série de mesures pour soutenir l'habitat social et l'accès aux logements. Le texte prévoit notamment une simplification des démarches un renforcement du droit au logement opposable. Explications.
    La Loi Alur a été validée le jeudi 20 mars par le Conseil constitutionnel. Après le vote du parlement le 20 février dernier, la loi pour l'accès au logement et à un urbanisme rénové (Alur), regroupant des mesures phares comme l'encadrement des loyers, la garantie universelle des loyers ou l'encadrement de l'activité des syndics, a donc reçu l'accord des Sages.
    Un autre volet majeur du texte de loi concerne l'habitat social et la lutte contre les marchands de sommeil. Le gouvernement, tout en poursuivant ses objectifs de construction de logements, souhaite notamment une plus grande transparence en matière d'attribution des logements sociaux. Les demandes seront simplifiées et le droit à l'information renforcé.
    La validation par le Conseil constitutionnel de la loi Alur a été saluée par l'Union social pour l'habitat (USH), organisme des Hlm, qui s'est déclarée satisfaite que la loi puisse enfin être appliquée après plusieurs mois de négociations.
    "Le dialogue constant a permis une réelle prise en compte de l'expertise du Mouvement Hlm, même si toutes nos préoccupations n'ont pas fait l'objet d'un consensus", a déclaré dans un communiqué Jean-Louis Dumont, président d'USH.
    Pour en savoir plus sur ces différentes mesures, découvrez la suite de l'article en pages suivantes.
    Habitat social : ce que change la loi Alur

    La simplification des démarches administratives

    En 2011, le processus d'attribution des logements avait observé une avancée majeure. La réforme de la demande de logement social a en effet permis la mise en place d'un système informatique national qui établit une première simplification en établissant la procédure du formulaire unique (le formulaire Cerfa géré par l'Etat).
    En effet, lors de la demande d'un logement, l'usager dépose désormais une seule fois le formulaire Cerfa (formulaire administratif géré par l'Etat).
    Néanmoins, le demandeur est toujours obligé de dupliquer son dossier pour le communiquer aux différents acteurs.
    La loi Alur rend désormais possible d'effectuer sa demande de logement sur Internet.
    L'autre mesure concerne la constitution d'un dossier unique. Le demandeur pourra déposer les pièces justificatives une seule fois et l'ensemble sera accessible par tous les acteurs (bailleurs) du territoire.
    La simplification des démarches administratives

    L'amélioration de l'accès à l'information pour les demandeurs

    Le droit à l'information fait également partie des mesures visant à améliorer le système d'attribution de logements sociaux. C'est pourquoi la loi Alur attribue à tout demandeur un droit à une information portant sur :
    -les modalités de dépôt de sa demande et des pièces justificatives
    -les données le concernant qui figurent dans le dispositif de gestion de la demande
    -les principales étapes du traitement de sa demande
    Pour rendre effectif ce nouveau dispositif, la loi prévoit la mise en commun des demandes de logement social et des pièces justificatives (voir page précédente) et la création d'un service partagé d'information et d'accueil des demandeurs.
    L'amélioration de l'accès à l'information pour les demandeurs

    Le renforcement du dispositif au droit au logement opposable

    Instaurée en 2007, la loi sur le droit au logement opposable vise à garantir le logement à toute personne, résidant en France de façon stable et régulière, qui n'est pas en mesure d'accéder à un logement décent.
    Une commission de médiation dans chaque département est chargée d'examiner les demandes.
    Après 6 ans d'application du Dalo, la loi Alur veut renforcer son efficacité notamment en facilitant la procédure. Les commissions de médiations pourront ainsi requalifier un recours "hébergement" en recours "logement" lorsque la situation du ménage le justifie et/ou saisir un juge afin de demander un délai supplémentaire lorsqu'un demandeur est menacé d'expulsion.
    Le renforcement du dispositif au droit au logement opposable

    Le rapprochement entre les services d'hébergement et de logement

    La loi Alur va renforcer la légitimité du service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO), plateforme créée en 2010 pour réguler les demandes d'hébergement d'urgence.
    Le Gouvernement a souhaité que le SIAO devienne une instance de coordination départementale en matière d'hébergement et d'accès au logement des personnes sans domicile.
    Le texte prévoit la création d'un SIAO unique couvrant l'urgence et l'insertion, ce qui permet une plus grande fluidité de pilotage entre les deux services.
    A noter que le secret professionnel est imposé à toute personne ayant accès à des informations personnelles dans le cadre du dispositif d'accueil, d'hébergement et d'accompagnement.
    Par ailleurs, le rôle du Plan Département d'Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD) est étendu au dispositif d'hébergement des personnes sans-abri.
    Il comportera des mesures relatives à l'accompagnement des personnes pour une durée adaptée à leurs besoins et avec leur accord.
    Afin de favoriser la mixité sociale des régions en sous-logements sociaux, la loi Alur va inciter les communes à mobiliser le parc privé pour la production rapide de logements à loyer maîtrisé.
    Le rapprochement entre les services d'hébergement et de logement

    La participation des usagers aux instances de décision

    Le texte de loi veut élargir la participation des personnes au dispositif qui vise à héberger et accompagner vers l'insertion et le logement les personnes sans domicile fixe.
    L'objectif de cette participation est d'améliorer l'efficacité des politiques publiques des professionnels et des organisations.
    Un an après la parution de la loi, un comité de résidents sera instauré dans chaque logement-foyer, établissement qui associe des locaux privatifs (chambres) et des locaux communs (restauration), ayant l'objectif de favoriser le dialogue entre les gestionnaires et les résidents.
    Les personnes hébergées auront un droit à l'information quel que soit le statut de la structure d'hébergement.
    La participation des usagers aux instances de décision
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