Le soir même de sa victoire en or aux Challenges 2012 de l'Union des maisons françaises, avec son projet de "maison dans les arbres... en ville", Jean Nicolas Antoniotti, dirigeant de Demeures Corses, sympathise avec Gérard Le Flohic, directeur des opérations de Phénix Evolution (groupe Géoxia) à l'époque, spécialiste de la rénovation globale de maison individuelle. De leur discussion, se profile le projet Nova. Car la Corse, c'est 1.500 maisons Phénix et pas moins de 60.000 maisons construites à partir des années soixante et considérées comme des "passoires thermiques". Fort de ce constat, Demeures Corses - qui réalise environ 1.000 unités par an - sent le potentiel que le secteur de la rénovation peut représenter. Sans compter que le marché du neuf est en panne, le prix du foncier en train de flamber, que l'on parle de redensification, de gain de surface habitable et que pouvoir rester à son domicile malgré les aléas de la vie est important. Nova, c'est donc la quintessence de cette philosophie et des savoir-faire des deux constructeurs au service de la rénovation globale.

Surélever sans déménager

Alors, les équipes de Phénix Evolution se sont rendues en Corse, ont formé celles de Demeures Corses à leur technique inédite de surélévation, ou plutôt d'éco-surélévation. Le principe de Nova : gagner en surface habitable, sans empiéter sur les jardins, sans quitter son logement pendant les travaux et sans engins lourds, profiter d'une surface existante rénovée et réaménagée, et profiter de performances énergétiques conformes au niveau Bepos. Ainsi, une première réalisation pilote est entreprise dans le lotissement Les Hespérides, à Vescovato, au sud de Bastia. Achevée il y a quelques semaines, le résultat est probant. Auparavant d'une surface de 90 m2, la maison atteint désormais les 135 m2, grâce à une surélévation partielle à ossature métallique. "Bien sûr, nous avons géré les reprises de charge pour assurer la solidité de l'ensemble", explique le conducteur de travaux de Nova. Un système qui permet de moduler l'extension à l'envi, partielle ou non, avec accès indépendant ou non... La partie haute est donc isolée par l'intérieur, tandis que sur le bas, l'isolation par l'extérieur par panneaux polystyrène a été privilégiée. Sous les combles, on trouve de la laine minérale soufflée. De nouveaux équipements en matière de chauffage ont été apportés, les ouvertures ont été modifiées pour faire entrer le maximum de lumière naturelle dans l'habitat, et 20 m2 de panneaux photovoltaïques ont été installés en toiture.

Redonner du potentiel au bâti existant

La couverture en toiture a bien entendu été changée, et l'intérieur de la maison a été entièrement repensé, grâce à une redistribution fonctionnelle des espaces à vivre. Le secret ? Le décloisonnement des espaces, très confinés dans l'ancienne configuration. Au-dessus du garage, un toit plat a été préféré. "Nous sommes fiers de proposer aujourd'hui une offre globale, fiable et structurée, qui permet à des familles de rester vivre dans une maison agrandie et contemporaine. Le tout à un coût maîtrisé et une optimisation énergétique qui permettent aussi de valoriser leur patrimoine", s'est félicité Jean Nicolas Antioniotti, à l'occasion de la présentation de cette rénovation, le 10 octobre dernier. Le pari lancé il y a trois ans aura donc été tenu, puisqu'une seconde médaille d'or est venue couronner ce projet en 2013 lors des Challenges de l'UMF à Lisbonne. La boucle est bouclée... Retrouvez les images du reportage en pages suivantes.