Dans toute rénovation, "
La première étape consiste à déterminer les contours de son projet, et à en évaluer la faisabilité technique et administrative", souligne Joachim Leflamand, franchisé Illico-Travaux à Chartres. Dans le cas d'un sous-sol, il convient de dresser un état des lieux complet, dans l'idéal accompagné d'un architecte ou d'une entreprise générale.
Dessiner des plans
Un sous-sol constitue une pièce atypique. C'est pourquoi, sauf compétences exceptionnelles, il est préférable, encore une fois, de se faire accompagner d'un architecte pour dessiner les plans. Cette étape doit déterminer ce qui peut être fait dans ces espaces souvent contraints et difficiles à aménager, afin de trouver un compromis entre envie, budget et faisabilité.
L'association à but non lucratif dédiée à la promotion de logements de qualité, Qualitel, met à disposition des quiz afin de déterminer les contours de son projet et si l'intervention d'un professionnel est nécessaire.
Estimer les dépenses
Dans toute opération de travaux, il est indispensable d'estimer précisément les dépenses en établissant plusieurs devis auprès des nombreux professionnels (plombier-chauffagiste, carreleur, maçon, plâtrier-plaquiste, électricien) susceptibles d'intervenir et en les comparant. Pensez à mobiliser des aides de l'État ou des crédits à taux zéro, par exemple. Pour en savoir plus, consultez notre article sur les aides à la rénovation énergétique.
Pour se faire accompagner, les particuliers peuvent se rapprocher du guichet France Rénov'. Ce service public de l'État dédié à la rénovation et piloté par l'Agence nationale de l'habitat (Anah) a pour mission d'accompagner les particuliers et de les rapprocher de professionnels du bâtiment qualifiés.
Les règles à respecter
Se faire accompagner d'un professionnel est indispensable dans le cas d'un sous-sol, car on ne peut déroger à une série d'exigences réglementaires. Rappelons que, pour être habitable au regard de la loi, la nouvelle pièce devra faire au minimum 9 m² avec 2,20 m de hauteur sous plafond ou 20 m³ de volume avec une hauteur sous plafond d'au moins 1,80 m.
Dans un sous-sol, le support est rarement droit, ce qui nécessite souvent un ragréage pour niveler la surface, voire retirer de la matière pour ajuster la hauteur. Mais cette dernière étape, si trop importante, peut avoir un impact sur les fondations, et donc sur la stabilité structurelle même de la maison, occasionnant d'importants coûts supplémentaires. C'est pourquoi il n'est pas toujours possible d'obtenir la hauteur sous plafond souhaitée. "
En pratique, il est souvent nécessaire de s'adapter à l'existant", prévient Joachim Leflamand.
Dans le cas où vous souhaiteriez faire de votre sous-sol une pièce habitable, une déclaration de travaux sera exigée pour une surface de plancher comprise entre 10 m² et 20 m². Au-delà, le dépôt d'un permis de construire est obligatoire. A noter que le recours à un architecte est obligatoire si l'aménagement porte la surface de plancher totale de l'habitation au-delà de 150 m².
Traiter l'humidité
Pour des raisons évidentes, il est important de vérifier auprès du plan de prévention des risques d'inondation (PPRI) si le logement n'est pas en zone inondable. L'aménagement d'un sous-sol n'est pas autorisé si l'habitation fait partie d'un plan de prévention des inondations. "
Mais certaines zones ne sont pas considérées comme inondables, mais peuvent tout de même l'être", fait remarquer Joachim Leflamand. Dans ce cas, et si l'on se trouve à proximité d'un point d'eau, mieux vaut prévenir que guérir et prévoir l'installation de matériaux adaptés tels que du carrelage, des isolants et plaques de plâtre résistants à l'humidité, et surélever les gaines électriques et les prises.
Sans même parler d'inondation, l'humidité est une problématique centrale à traiter avec une attention toute particulière. Un sous-sol bénéficie rarement d'une ventilation naturelle suffisante et devra donc être équipé d'une ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux qui renouvellera l'air en continu et évacuera le surplus d'humidité, en plus d'améliorer la qualité de l'air intérieur. Dans certains cas, l'installation d'un système de drainage ou la réalisation d'un cuvelage sera à envisager. Cette technique sert à étanchéifier un sous-sol ou une cave contre les infiltrations d'eau en appliquant un revêtement imperméable sur les murs et le sol.
Afin de vérifier si votre maison se trouve dans une zone à risque, vous pouvez consulter le portail Géorisques.
Garantir une bonne qualité de l'air
Les matériaux et produits de construction tels que les peintures, colles, enduits, rejettent des substances polluantes et nocives dans le logement. C'est pourquoi, dans un espace confiné, sans ouverture, même ventilé, il est fortement conseillé de choisir des matériaux avec la meilleure étiquette sanitaire. Cet étiquetage a pour but de renseigner sur le taux d'émissions de composés organiques volatiles (COV) en attribuant une note allant de A+ à C.
Cet étiquetage, obligatoire depuis 2013, apparaît sur les emballages de nombreux produits de construction : les revêtements, les colles, les adhésifs, les mastics, les primaires, les vernis, les cires, les cloisons, les faux-plafonds, etc.
Prévoir un système de chauffage
Si le sous-sol n'est pas équipé de chauffage, il faut s'assurer que le système de la maison est en capacité d'alimenter cet espace supplémentaire. "
L'installation de radiateurs électriques de plus en plus performants peut se révéler être une solution alternative pertinente, si votre chaudière est sous-dimensionnée", suggère Camif Habitat. "
La ventilation est complémentaire du système de chauffage, qui fera disparaître le surplus d'humidité, pour éviter que les murs ne s'abîment", précise Joachim Leflamand.
Compenser l'absence de lumière naturelle
Les sous-sols bénéficient rarement d'un apport en lumière naturelle et il faudra compenser avec de l'éclairage artificiel. Les besoins varieront en fonction de si l'espace est aménagé en salle de musique, en chambre ou en home-cinéma. Qualitel conseille de se faire accompagner par un électricien "
qui saura installer les points lumineux adéquats", en fonction de la destination de la pièce.
Dans le cas de sous-sol semi-enterré, créer ou agrandir des ouvertures horizontales ou, quand c'est possible, creuser un puits de lumière en remplaçant une partie du plancher par une surface vitrée apportera de la lumière naturelle.