Comment optimiser l'arrosage de son jardin en été ?

    Mis à jour le 23 juillet 2024
    Date de publication et auteurs
    Publié le 22 juillet 2024 par Lucien Brenet
    FICHE PRATIQUE. Pour optimiser l'irrigation des jardins et des espaces verts tout en économisant l'eau pendant l'été, plusieurs technologies de systèmes d'irrigation peuvent être envisagées, voire combinées : du goutte-à-goutte à la programmation intelligente, en passant par les capteurs d'humidité ou encore les Oyas. Explications.
    Le choix du système d'arrosage de son jardin dépend de plusieurs facteurs tels que le type de plantes à irriguer, l'agencement du jardin et sa surface, mais aussi de la pertinence que le particulier attribue à chaque solution en fonction de sa situation.

    Arrosage de surface

    La première solution, la plus simple, correspond à l'arrosage de surface avec des tuyaux, des pistolets, des arrosoirs, etc. "C'est dans cette catégorie que l'on trouve aussi les arrosoirs oscillants et circulaires, pour arroser les gazons", ajoute Chloé Grave, Responsable de gamme équipements du jardin chez Gamm vert.
    Le principal avantage de ces outils et accessoires est leur coût abordable. Quelques dizaines ou centaines d'euros suffisent à s'équiper. La gestion des réserves en eau est toutefois très approximative avec ces solutions et se fera souvent de manière arbitraire, ou en fonction des connaissances de chacun. Dans un contexte de réchauffement climatique et de sécheresses successives, ces solutions trouvent vite leurs limites dans les régions les plus touchées. "Nous avons connu plusieurs années de pénurie d'eau et de baisse de pluviométrie, donc il faut être plus sensible à ce besoin d'économiser les ressources et de maximiser l'utilisation de l'eau de récupération", développe Chloé Grave.

    Goutte-à-goutte : la juste quantité

    L'alternative la plus en vogue n'est autre que le goutte-à-goutte. Et pour cause, il permet de réaliser des économies jusqu'à 70 % par rapport à un arrosage traditionnel.
    Comment ça marche : un goutte-à-goutte consiste en l'assemblage de plusieurs tuyaux spécifiques équipés de goutteurs à poser au pied de chaque plante. Il en existe de plusieurs types qui s'adaptent en fonction des besoins des plantes et délivrent de 2 à 8 litres d'eau par heure. Il se branche soit au robinet, soit, idéalement, à un récupérateur d'eau. Ces produits pourraient donc être résumés ainsi : la juste quantité d'eau au bon endroit.
    A noter que, pour les moins jardiniers d'entre nous, il n'est pas nécessaire de dimensionner soi-même son goutte-à-goutte. Il existe en effet des kits prêts à l'emploi pour des potagers, des balcons, des terrasses, etc.
    L'inconvénient de ce système est avant tout esthétique puisque les tuyaux sont en surface et donc visibles. A noter également qu'il sera plus cher que les systèmes d'arrosage classiques évoqués plus haut.

    Goutte-à-goutte enterré

    Plus esthétique, cette alternative est aussi un peu plus technique et exige des travaux d'aménagement pour enterrer les tuyaux et rendre l'installation invisible. Le goutte-à-goutte enterré présente l'avantage d'envoyer l'eau directement dans la terre, celle-ci étant ainsi moins sujette à l'évaporation. "Cette catégorie est assez peu employée chez les particuliers, car elle est plus contraignante. Et à partir du moment où les tuyaux sont sous terre, il faut faire attention lorsque l'on creuse ou que l'on réagence son jardin."
    A noter que, pour préserver son goutte-à-goutte, il est nécessaire de retirer les pièces sensibles en période de gel pour ne pas les endommager. "Lorsqu'on les retire en hiver, il faut en profiter pour les nettoyer avec du vinaigre pour éliminer le calcaire", ajoute Chloé Grave.

    Optimiser l'arrosage grâce à des outils de contrôle

    D'autres outils peuvent renforcer les performances d'un goutte-à-goutte en matière de gestion de l'eau. S'il peut être utilisé manuellement à l'aide d'un robinet laissé ouvert pendant un certain laps de temps, il peut aussi être agrémenté d'un programmateur placé entre le nez du robinet du récupérateur d'eau et le système. Cet appareil permet de déterminer la fréquence de l'arrosage et sa durée. "On peut par exemple planifier un arrosage automatique toutes les 24h, pendant 30 minutes. Il vaut mieux programmer les arrosages en fin de journée pour limiter l'évaporation et combiner cela au paillage du sol pour conserver l'humidité du sol", prévient toutefois Chloé Grave.
    Ces capacités d'automatisation engendrent un coût supplémentaire, mais trouvent tout leur sens en cas d'absences prolongées, lors de vacances par exemple.

    Sondes d'humidité : un arrosage intelligent

    Ces capacités d'automatisation peuvent encore être poussées un cran plus loin. Il existe des sondes d'humidité à planter dans la terre et à connecter au programmateur qui, en cas de pluie, vont détecter l'humidité dans le sol et déprogrammer l'arrosage si besoin.
    D'autres appareils se connectent directement au wifi et à la météo et, de la même façon, interrompent les arrosages en fonction des prévisions météorologiques. Certains de ces programmateurs connectés peuvent être associés à des applications dédiées pour contrôler l'arrosage à distance.
    L'inconvénient de ces solutions est encore une fois le coût plus élevé. A cela, s'ajoute le fait qu'elles se destinent aux utilisateurs ayant une certaine appétence pour la technologie.

    Les Oyas : une méthode ancestrale

    Pour les moins technophiles d'entre nous, il existe des méthodes d'arrosage ancestrales qui ont fait leurs preuves. Les Oyas sont des arroseurs autonomes en terre cuite à enterrer, poreuses, qui, une fois remplis, libèrent l'eau lentement par capillarité. En quête d'eau, les plantes vont peu à peu coloniser les parois de l'Oya avec leur système racinaire, nourrissant les plantes directement à la racine. "Les Oyas ont une autonomie jusqu'à 10 jours pour les plus gros modèles. C'est donc un peu comme un arrosage automatique et c'est beaucoup moins contraignant et gourmand en eau." A noter qu'il existe aussi des modèles coniques à planter en pots pour les plantes d'intérieur par exemple. Sensibles au gel, les Oyas devront être retirés l'hiver.

    L'indispensable récupérateur d'eau

    Pour soulager les nappes phréatiques en période de sécheresse, tous ces systèmes, quels qu'ils soient, peuvent être alimentés par de l'eau de pluie récupérée dans des points d'eau. Il peut s'agir d'un bassin maçonné, d'une mare ou encore d'un récupérateur. Cette dernière solution est d'autant plus simple d'utilisation qu'il est possible d'y apposer un robinet, là où les autres points d'eau demandent généralement l'installation d'une pompe.
    Ces récupérateurs disposent d'un litrage potentiellement très important, de 200 à 1000 litres. Car en été, aux averses peuvent succéder de longues périodes de sécheresse. Il faut donc de grandes capacités pour pouvoir stocker l'eau sur la durée. Ils peuvent aussi être connectés entre eux avec des kits de jumelage, afin de maximiser la récupération et l'utilisation de l'eau.
    Pratiques, ils n'ont toutefois pas que des avantages. Contrairement aux mares et bassins maçonnés, ils ne ramènent pas ou peu de biodiversité au jardin et sont plutôt inesthétiques, bien que les fabricants aient fait quelques efforts pour améliorer leur intégration paysagère.
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