Mont-Saint-Michel : le pont-passerelle prêt à l'ouvrage © Altibreizh
C'est une mission délicate qui a récemment eu lieu au Mont Saint-Michel : l'archange qui domine l'abbaye s'est envolé dans les airs pour... aller se refaire une beauté sur le continent. L'opération, déjà éditée en 1987, a nécessité l'installation d'un échafaudage très particulier.
C'est fait : avec quelques semaines de retard sur le planning initialement prévu (à cause de conditions météorologiques trop changeantes), la statue de l'archange Saint-Michel, qui couronne le clocher de l'abbaye éponyme, a été hélitreuillée. Retirée de son socle et envoyée dans un atelier de rénovation pour y subir un léger lifting : toute la dorure sur le cuivre sera refaite, afin de protéger... le protecteur.
Mais, afin de déplacer la lourde sculpture de 2,80 mètres de haut (et 4 mètres d'envergure avec son glaive et ses ailes), qui accuse tout de même 410 kg sur la balance, une structure temporaire de sécurisation était nécessaire au travail en hauteur. C'est la société Layher qui a été choisie pour réaliser cet échafaudage de l'extrême, présentant un profil élancé de 28 mètres de haut, à moitié vide, capable de résister à de fortes bourrasques de vent. "
L'objectif étant de permettre l'hélitreuillage de l'archange en toute sécurité, Layher a réalisé un échafaudage mis en appui sur le balcon de la flèche, puisqu'il est impossible de toucher à la structure du bâtiment", car classé Monument historique, explique l'entreprise.
De la même façon que la statue s'est envolée, l'ensemble des pièces de l'échafaudage ont été amenées par hélicoptère jusqu'au parvis de l'église. Elles ont ensuite été acheminées au sommet de l'abbatiale grâce à un treuil et une poulie installés à travers le chœur et le fût du clocher, sur 35 mètres de hauteur. Le manque de place et d'espace de stockage a rendu la manœuvre d'autant plus difficile pour les trois monteurs mobilisés pendant deux semaines. "
La principale difficulté dans cette étude est la prise au vent de l'échafaudage", assure Samuel Jarry, responsable des études chez Layher. "
La structure est donc symétrique, pour éviter l'effet de girouette. Les deux côtés sont équipés de planchers pour renforcer la sécurité au montage. Une attention particulière est portée aux niveaux des amarrages, puisque les butons sont posés avec une précontrainte de façon à éviter les jeux entre l'échafaudage et la flèche", précise-t-il.
La statue, dévoilée par Emmanuel Fremiet en 1897, reviendra dans deux mois, entièrement restaurée. Elle sera accueillie par des techniciens qui l'attendront sur la plateforme Layher. Une fois refixée en place, elle reprendra alors sa garde vigilante au-dessus de la baie.