L'ouverture dominicale n'en finit plus de faire débat ! Alors qu'un juge aixois l'a interdite à douze enseignes, une proposition de loi en sa faveur, déposée par le député Richard Maillé, a reçu le vif soutien de la Fédération des magasins de bricolage (FMB).
Les chiffres de la FMB se veulent parlants : un marché à 20,14 milliards d'euros en 2007 en croissance régulière de 3 à 4% par an depuis plus de 10 ans, plus de 20 millions de personnes bricolant et jardinant en France dont 70 % en fin de semaine... Pour la fédération des magasins de bricolage,
"il s'agit de sortir au plus vite de l'insécurité juridique tout en prenant en compte les attentes des consommateurs qui sont de plus en plus nombreux à bricoler en fin de semaine, et plus globalement à faire leurs courses le dimanche", explique-t-elle dans son communiqué.
Ce qu'elle appelle de ses vœux ? L'adoption
"urgente" de la proposition de loi du député Richard Maillé qui vise à autoriser cette fameuse ouverture dominicale. Alors que les tribunaux continuent de condamner les enseignes - douze enseignes de la zone commerciale Plan-de-Campagne, dont un Leroy Merlin et un Castorama, se la sont vues refusée par le juge des référés du TGI d'Aix-en-Provence mardi - elles sont de plus en plus à contourner la législation pour satisfaire leur clientèle...
"Les magasins réalisent en effet environ 20 à 25% de leur chiffre d'affaires le dimanche en Ile de France" explique la FMB. Ainsi, pour elle,
"la législation actuelle, vieille de plus de 100 ans, est déphasée par rapport à l'évolution des comportements, en particulier dans les grandes zones urbaines."
Rejoignant le député dans sa proposition, la FMB demande donc une dérogation permanente pour l'Ile de France et la Paca, en raison de leur forte concentration urbaine - une demande à mettre en parallèle à la proposition de Richard Maillé de création de
"zones d'attractivité commerciale exceptionnelle", déterminées par les préfets sur proposition des conseils municipaux et des organisations syndicales et professionnelles.- et pour le reste du territoire, l'augmentation de cinq à douze par an, le nombre de dimanches pouvant être exceptionnellement travaillés.
Pour la Fédération, ces jours non chômés sur la base du volontariat, seraient bien entendu accompagnés de contreparties sociales tels un repos compensateur et une majoration de la rémunération. Et de brandir en cas d'absence de changement de la législation, la menace de suppressions d'emploi : concernant l'Ile de France par exemple
"dans le secteur du bricolage, [l'absence de changement conduirait] à environ 2.800 suppressions d'emplois et à une baisse de rémunération de 10 à 20% pour 8.000 collaborateurs. "
D'un côté : la remise en cause du repos dominical des salariés, défendu bec et ongles par les syndicats. De l'autre : une clientèle fidèle, une législation mise à mal par la pratique... Au milieu : des tribunaux et des préfectures (habilitées à délivrer les autorisations d'ouvrir) un peu dépassés !