immeubles parisiens © Kiko - MAP
Dans les copropriétés, la tendance est au "syndic bénévole", le nombre de syndics non professionnels a triplé en dix ans et
les propriétaires cherchent à s'impliquer de plus en plus activement dans la vie de leur immeuble.
Les syndics dits "bénévoles" sont en réalité tous les syndics non professionnels. Il s'agit aussi bien des syndics bénévoles au sens strict que des syndics-propriétaires indemnisés ou encore des syndics coopératifs.
Pour mieux cerner les raisons de ce phénomène grandissant, le profil des syndics bénévoles ainsi que leurs motivations, l'Association des responsables de copropriété (ARC) a réalisé une étude sur cette nouvelle génération de gestionnaires.
Contrairement aux idées reçues, les syndics bénévoles ne sont pas uniquement des hommes à la retraite. La grande majorité (63 %) des adhérents sont des actifs ayant entre 30 et 59 ans (dont 51 % ayant entre 40 et 59 ans), contre seulement un tiers de retraités.
Pour gérer une copropriété il n'existe pas de formation spécifique, mais il est nécessaire d'avoir quelques compétences dans des domaines variés tels que la gestion financière ou les procédures juridiques.
Les personnes ayant un statut de cadre ou cadre supérieur sont donc plus largement représentées (à 70 %) car elles ont pour la plupart, déjà acquis ce type de connaissances.
Seule idée reçue confirmée : les hommes sont plus nombreux que les femmes à occuper ce genre de fonction avec, respectivement, 59 % des adhérents contre 41 %.
Pour être syndic bénévole, il semble tout de même falloir répondre à des critères de disponibilité. En effet, les femmes qui travaillent à temps partiel (38 % des adhérentes) sont largement représentées aux côtés de jeunes retraités (20 %) pour lesquels ces fonctions facilitent la transition entre la vie d'actif et de retraité.
En plus de leur temps libre, ces deux catégories de syndics ont pour point commun de rechercher un complément de pension pour les uns, et de salaire pour les autres, grâce aux indemnités.
Une nécessité économique
Et les motivations économiques ne s'arrêtent pas à la rémunération éventuelle du gestionnaire bénévole. Les syndics professionnels coûtent cher aux copropriétés et plus particulièrement
aux petites copropriétés de moins de 20 lots, pour lesquelles le montant représente parfois plus de 40 % du budget de fonctionnement annuel.
Nommer un syndic bénévole permet de faire des économies et de profiter d'une énergie et d'une implication plus importante qu'avec un gestionnaire étranger à la copropriété.
N'oublions pas tout de même qu'endosser ce rôle implique d'avoir des responsabilités parfois pesantes. En cas de litige avec les entreprises de travaux ou de problèmes de voisinage, le syndic bénévole est au cœur des tensions et ses relations avec les autres copropriétaires peuvent en pâtir.