paris vue du ciel © MD - Batiactu
Architectes, entreprises du bâtiment, promoteurs et professionnels de l'immobilier se sont réunis, lundi 23 juin, autour de la maire de Paris Anne Hidalgo à l'occasion de la signature du "pacte pour le logement." Objectif : obtenir 10.000 logements nouveaux par an.
Élus, promoteurs, agents immobiliers, entreprises du bâtiment, architectes mai aussi des propriétaires institutionnels (AP-HP, SNCF, RFF et RATP) ont signé, lundi 23 juin, le "pacte logement pour tous", à l'issue d'une matinée d'échanges
"sur les freins à lever et les moyens à mobiliser pour développer l'offre de logements à Paris".
Au programme de ce pacte, cinq ateliers : les modifications du Plan local d'urbanisme (PLU) à mettre en oeuvre pour favoriser la construction (comme la baisse du nombre de places de parking obligatoire) ont occupé une grande partie de la matinée.
"Nous souhaitons, effectivement, initier de nouvelles opportunités foncières, en partenariat, sur chaque parcelle, en faisant évoluer le PLU pour favoriser la construction de logements notamment 10.000 par an, a rappelé à la presse Jean-Louis Missika maire-adjoint chargé de l'architecture et de l'urbanisme.
Effectivement, nous souhaitons assouplir certaines normes telles que celles qui concernent les parkings, en travaillant notamment sur les gabarits, et enfin les surélévations en exploitant les potientialités issues de la suppression du coefficient d'occupation des sols."
Et l'élu parisien garantit un point essentiel sur le PLU:
"Sur la modification du PLU qui sera lancée dans une quinzaine de jours au Conseil de Paris, on tiendra compte du traitement du sous-sol et du traitement des surfaces et surtout on ne touchera pas aux hauteurs sauf dans les zones déjà densifiées". Aujourd'hui, la hauteur maximale des bâtiments parisiens varie de 35 mètres à 50 mètres selon les zones.
Les signataires du pacte entendent aussi favoriser la transformation de 200.000 m2 de bureaux obsolètes en logements, et créer une agence "Multiloc" associant le public et le privé.
"Cette agence associant le public et le privé chargée de remettre sur le marché des logements vacants à destination des classes moyennes et des jeunes actifs est une piste, poursuit à son tour l'adjoint de la maire de Paris chargé du logement, Ian Brossat.
La situation des propriétaires et les droits des locataires seront sécurisées et l'agence proposera des formules favorisant la colocation, y compris intergénérationnelle."
"
Il y a à Paris plus de 20 hectares de foncier disponible de l'État et des opérateurs publics que nous voulons mobiliser pour faire du logement", a confirmé la mairie de Paris. "
Sur les sites RATP, 2.000 logements pourraient voir le jour", ont également avancé les élus de la mairie ce lundi 23 juin.
Pour accroître son offre de logement, la ville de Paris compte mobiliser les professionnels du logement en proposant aussi de "
diminuer les coûts des opérations en expérimentant de nouveaux montages fonciers et de nouveaux modes de construction (dissociation du foncier et du bâti, nue propriété et usufruit, etc.)" La maire de Paris Anne Hidalgo souhaite également exploiter le bâtit existant et songe notamment à la "surélévation", soit la construction de logements neufs sur le toit de bâtiment existants.
"L'ensemble des ateliers remettront leurs propositions d'ici la fin 2014, pour que nous soyons outillés en 2015", a signalé également Ian Brossat à l'issue de la table-ronde. La feuille de route est désormais lancée.
''Au cours de sa mandature, Anne Hidalgo a prévu de consacrer 2,5 milliards d'euros sur le logement", a confirmé Ian Brossat.
Du côté des professionnels, Catherine Jacquot, présidente de l'Ordre des Architectes a tenu à rappeler que
"les programmes de logements doivent innover pour être mieux adaptés aux évolutions sociales, dans une perspective de coût global, ils doivent coûter moins cher et les disponibilités foncières doivent être créées par les collectivités territoriales et par l'Etat."
Enfin, la Ville de Paris lancera un appel à projets sur une quinzaine de parcelles lui appartenant, a confirmé lundi 23 juin, Jean-Louis Missika maire-adjoint chargé de l'architecture et de l'urbanisme. "
Quelque 100.000 mètres carrés seront proposés à des équipes d'urbanistes et d'architectes pour qu'ils pensent la ville de demain en matière de logements, de bureaux, de commerces ou encore d'équipements publics, a-t-il confié.
Entre autres comme idées, celle de construire sur la Seine deux nouveaux ponts habités, renouant ainsi avec une page de l'histoire de la ville est à l'étude." Deux "immeubles ponts" sont ainsi envisagés ; l'un, à l'est de la capitale, pourrait relier le 12e et le 13e arrondissement, tandis que le second relierait les 15e et 16e arrondissements. Ils accueilleraient tout à la fois des logements ainsi que des hôtels, nous confirme-t-on à la mairie de Paris.
Comme l'a révélé, dimanche 22 juin,
le Journal du Dimanche, un jury international, composé d'architectes, d'universitaires et d'élus se prononcera au printemps 2015.