"Smart Community", "Confluence", "Greenlys", "Smart Electric", "Watt & Moi"... grâce à tous ces projets, Lyon caracole en tête du palmarès des villes intelligentes. Un classement établi d'après l'étude m2ocity "Ville de demain 2014" réalisée par Sircome, un bureau de conseil spécialisé. En tout, pas moins de 1.200 projets de développement urbain durable provenant de 50 villes françaises, ont été étudiés sous huit aspects différents.

Huit domaines d'action locale

La vision, tout d'abord, mettant l'accent sur l'importance et la pertinence de la communication de l'ambition municipale, ainsi que sur l'implication des citoyens dans la vie locale. Le cadre de vie ensuite, incorporant les notions de préservation de l'environnement et de lutte contre la pollution. Deux autres points en découlent naturellement, la gestion responsable de l'eau et celle des déchets, qui explorent les initiatives de recyclage et de valorisation. L'étude s'est également intéressée à la maîtrise des consommations énergétiques, en particulier aux projets liés à la sobriété énergétique et aux réseaux électriques intelligents, afin de tirer le meilleur parti des renouvelables. Le bureau de conseil a distingué les projets impliquant les bâtiments intelligents ainsi que les initiatives en matière de mobilité urbaine durable. Enfin, l'étude a également porté sur la notion de "territoire numérique" qui repose sur les infrastructures télécom (réseaux de fibre, objets communicants) et sur le taux d'adoption par les habitants. L'énergie semble être le domaine d'action primordial pour les villes, à la fois en relation avec l'enjeu du changement climatique planétaire mais aussi avec l'allègement possible d'une trop lourde facture. Le document parle d'un "foisonnement de projets autour de l'énergie" et d'une "volonté grandissante des villes d'apporter une réponse locale intelligente". Les spécialistes notent une convergence entre plusieurs courants : la mise en œuvre de systèmes EnR, la promotion des modes de transport "doux", les actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'attractivité pour l'implantation d'entreprises innovantes, la mise en place de réseaux intelligents, l'ouverture des données de la ville (Open Data) ou la préservation et la valorisation du patrimoine culturel ou naturel. Taïsei Miura, le p-dg de m2ocity, explique : "Aujourd'hui, 50 villes apparaissent dans notre liste des 'villes intelligentes' françaises. Elle reflète à la fois la vision d'avenir, que ces villes ont su communiquer, et l'intérêt des projets innovants qu'elles ont eu l'audace de lancer".

Un France urbaine connectée et durable

Le dirigeant dresse deux constats : la taille des villes n'aurait pas d'influence, les petites villes côtoyant les métropoles. "C'est le signe que la ville intelligente ne s'adresse pas qu'aux grandes aires urbaines disposant de moyens importants, mais bien aux villes de toutes tailles", précise Taïsei Miura. Deuxièmement, aucune d'entre elle ne maîtriserait toutes les dimensions de la ville intelligente. "Les projets sont généralement mis en œuvre sur une échelle réduite, celle d'un bâtiment ou d'un quartier. La France semble ainsi se trouver dans une phase active de recherche et d'expérimentation locale (...) Une puissante dynamique d'innovation locale est engagée", conclut-il. L'étude dresse donc un portrait en mosaïque d'une France urbaine en devenir, connectée et durable.