Illustration pompe à chaleur © F.L., pour Batiactu
De nouveaux éléments viennent de filtrer au sujet du parcours mono-geste de
MaPrimeRénov' pour 2024. Le parcours accompagné, comprenant plusieurs gestes de travaux, avec recours à Mon accompagnateur rénov' (Mar), avait fait l'objet d'une communication précise des pouvoirs publics. Mais qu'en sera-t-il exactement des niveaux de forfaits et du périmètre technique des aides visant les travaux uniques ? Le spécialiste en rénovation énergétique Effy a diffusé ce 18 décembre 2023, avant même que cela ne soit fait par les pouvoirs publics, les projets de barèmes et des projections sur le nouveau dispositif permettant de cumuler deux opérations, dont un acte d'isolation. Ces éléments devront toutefois être validés par la publication des textes réglementaires.
Hausse des forfaits pour les Pac air/eau et géothermiques
Par rapport à 2023, les forfaits MaPrimeRénov', en mono-geste, pour l'installation d'une
pompe à chaleur (Pac) air-eau seront augmentés de 1.000 euros, pour tous les niveaux de revenus, d'après des informations communiquées par Effy. La hausse sera un peu plus marquée pour les Pac géothermiques, qui gagneront 1.000 euros pour les ménages modestes et très modestes, mais 2.000 euros pour les intermédiaires.
Appareils de chauffage bois : le coup de rabot n'aura lieu qu'en avril 2024
Les forfaits pour l'installation, en mono-geste, d'appareils de chauffage bois seront intacts jusqu'au 1er avril 2024. A partir de cette date, ils subiront un coup de rabot de 30%.
Que restera-t-il du parcours mono-geste ?
Toujours d'après les données communiquées par Effy, les travaux "mono-gestes" éligibles à MPR au 1er janvier 2024 concerneront les équipements suivants : chaudière à bûches et à granulés,
chauffe-eau solaire et thermodynamique, insert de cheminée, poêle à bûches et a granulés, Pac air/eau et géothermiques, système solaire combiné. Il est à noter que ces gestes seront financés, au premier semestre, dans tous types de logements ; à compter du 1er juillet, ils ne seront envisageables que dans des biens classés de A à E en DPE (exclusion des passoires thermiques F et G, dont les propriétaires n'auront alors plus qu'une seule possibilité : se tourner vers le parcours accompagné avec Mar).
Les gestes d'isolation retirés du parcours mono-gestes dès janvier 2024
Il ne sera plus possible d'obtenir une aide MaPrimeRénov', dès le 1er janvier, pour réaliser un acte unique d'isolation en maison individuelle. Mais l'État a tout de même ouvert une porte pour ce type d'interventions : à la condition d'avoir décarboné son mode de chauffage principal, ou d'avoir ajouté un nouvel appareil d'appoint fonctionnant aux énergies décarbonées (poêle bois,
chauffe-eau thermodynamique...), il sera possible de réaliser un geste d'isolation aidé financièrement au même niveau que 2023 (par exemple, 75 euros/m² pour l'isolation thermique par l'extérieur pour un ménage très modeste, ou 100 euros pour l'installation d'une fenêtre à double vitrage). Entre le parcours accompagné et le "mono-geste", l'État vient ainsi offrir la possibilité d'un entre-deux avec ces combinaisons de deux types de travaux, incluant l'isolation.
Un dispositif qui risque de devenir plus complexe
L'idée générale des pouvoirs publics est louable : tout faire pour qu'un ménage s'oriente vers des travaux plus ambitieux qu'un simple mono-geste. Mais il y a un hic : c'est la relative complexification de l'édifice général du système d'aides, pointée récemment par le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron.
"Les ménages vont être obligés de changer leur chauffage en même temps qu'ils effectueront les autres gestes de rénovation afin de recevoir la prime dans sa totalité. Ce qui veut dire que ceux qui auront simplement prévu de refaire l'isolation seront obligés de rallonger leur enveloppe", analysait-il. La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), de son côté, en a appelé à la Première ministre pour revoir sans délais les règles du jeu, afin d'éviter une
"catastrophe annoncée". De son côté, le gouvernement a annoncé ses objectifs : réaliser 200.000 rénovations d'ampleur et 500.000 mono-gestes en 2024.