logements en construction © CG- batiactu
Depuis longtemps demandée par les professionnels de la construction, la voilà qui devient enfin concrète ! Certes la "carte vitale" du bâtiment ne devrait pas voir le jour tout de suite, mais le Plan Bâtiment Durable vient de lancer un nouveau groupe de travail qui lui est dédié. Quel sera son contenu ? Quel sera son mode de fonctionnement ? Détails.
Les professionnels du bâtiment en ont rêvé, le Plan Bâtiment Durable le fait ! En effet, Philippe Pelletier, son président, vient de confier à Emmanuel Cau, vice-président du Conseil régional de Nord-Pas-de-Calais, et à André Pouget, gérant du bureau d'études Pouget Consultants, un nouveau groupe de travail intitulé :
"Rénovation des logements : du diagnostic à l'usage". Objectif : aider à l'élaboration de la future "carte vitale" du bâtiment.
Etablir un document unique qui regrouperait l'ensemble des informations relatives à un bâtiment. Tel est le propos de la "carte vitale" ou "passeport" du bâtiment que souhaite mettre en place la filière. Dans sa lettre de mission, le président du PBD explique que les travaux des copilotes "
porteront sur la description de ce dispositif, en considérant les points de vue de l'usager, des professionnels et des territoires. Cet outil a vocation à rassembler les informations nécessaires à la bonne connaissance du logement, afin de permettre sa rénovation pour atteindre la performance nécessaire à long terme, son entretien et sa bonne utilisation pour garantir l'optimisation de la performance énergétique et la prise en compte des travaux réalisés".
Les deux protagonistes devront présenter les premiers éléments de leurs travaux d'ici à l'été pour une conclusion des travaux à l'automne prochain. Pour cela, ils ont donc décidé de lancer un appel à contributions afin de recueillir les idées, mais aussi les bonnes pratiques, les expériences, les savoir-faire de la filière tout entière. Les contributeurs ont jusqu'au 30 juin pour envoyer leurs travaux.
Aujourd'hui sur le devant de la scène, le sujet n'est pourtant en rien nouveau, puisque ce document est évoqué depuis quelque temps par les professionnels et instances du gouvernement. Ainsi, en février dernier, Jacques Pestre et Marcel Torrents, les deux copilotes du Plan "Rénovation énergétique des bâtiments" présentaient les premières pistes de leur réflexion. Parmi elles, l'introduction d'un passeport du bâtiment, sorte de carnet d'entretien qui intégrerait tous les éléments concernant le bâtiment, via les outils de la maquette numérique.
Quelques jours plus tard, alors qu'elle intervient à une table ronde sur l'obligation de travaux, organisée par le collectif Effinergie, Cécile Duflot, alors ministre du Logement du gouvernement Ayrault, s'empare aussi de la question. Elle souhaitait lancer une concertation visant à définir les modalités de déploiement des passeports de la rénovation énergétique. "
Ces passeports doivent être un moyen de s'engager dans une rénovation BBC compatible, par étapes s'il le faut, tant qu'elles sont réalisées dans le bon ordre. Ils s'adosseront à un véritable audit énergétique, complété de préconisations de travaux, ainsi qu'une évaluation des performances atteintes à chaque étape", expliquait-elle.
Or, à ce jour, si nombre d'outils existent - DPE, audits énergétique et autres
diagnostics techniques... - ils sont pointés du doigt pour leur complexité et leur inadaptation aux besoins concrets des ménages, souligne le Plan Bâtiment Durable dans un communiqué. D'où l'idée de partir de la réalité du terrain pour tenir compte des évolutions nécessaires et dessiner la "carte vitale du logement" de demain. Ce nouveau groupe de travail sur la rénovation énergétique des bâtiments s'inscrit également dans la continuité des travaux sur la maquette numérique pilotés par Pierre Mit et Frank Hovorka. Une de leurs propositions phares portent ainsi sur "
l'obligation progressive de la constitution d'une "carte vitale" des ouvrages existants et neufs, sous forme BIM, en s'appuyant sur les moments clés de la vie de l'ouvrage bâti".
Les démarches convergent donc vers la mise en place de cette "carte vitale", "passeport énergétique", "carnet de santé" ou "mode d'emploi" de l'habitation, comme le rappelait il y a peu Didier Ridoret, président de la FFB. Avec l'éventualité d'une mise en œuvre dans le cadre d'un
éco-PTZ sécable. "
Ce serait une piste intéressante, cohérente et incitative", avait-il conclu.