Elles ne seront ni les plus hautes, ni les plus spacieuses de la Défense. Mais les deux futures tours Sisters de Christian de Portzamparc apportent un air de nouveauté dans le quartier d'affaires, avec leurs silhouettes inégales et reliées par un pont-jardin. Découverte.
Situé entre la Grande Arche et le CNIT de la Défense, deux œuvres majeures de l'architecture contemporaine qui symbolisent le premier quartier d'affaires d'Europe, le projet des tours Sisters se devait de présenter une allure particulière. De grandeurs inégales, comme une aînée et sa cadette, elles s'épaulent tout de même à l'aide d'une symbolique passerelle habitée et végétalisée, située à 80 mètres de hauteur.
C'est l'architecte Christian de Portzamparc qui a été choisi en 2015 pour imaginer ces tours non jumelles.
La plus grande des deux, située à l'ouest de l'emprise, accueillera des bureaux, tandis que la plus petite, à l'est, hébergera un hôtel 4 étoiles (273 chambres) ainsi qu'une résidence hôtelière (36 chambres). Le promoteur Unibail-Rodamco aurait particulièrement insisté "
sur des plateaux de bureaux groupés par deux avec des accueils ouverts sur les vues lointaines et des loggias-jardins plantées". Dans le prolongement de ces loggias sur double-hauteur, un vide avec escalier mettra en communication l'accueil et la mezzanine.
Découvrez les particularités du projet en images
Une localisation idéale mais contraignante
Une localisation idéale mais contraignante - Tours Sisters © Christian de Portzamparc
Comme le fait remarquer Christian de Portzamparc, "
la position du bâtiment est exceptionnelle mais le sous-sol, occupé par les voies de chemin de fer, conditionne la constructibilité et la forme même du projet". Les deux tours déborderont donc le polygone délimité par les possibilités de fondations. Elles trouveront de la surface en hauteur, en se développant en porte-à-faux vers l'esplanade. L'architecte explique : "
Présentées comme trois feuilles incurvées semblant jaillir du sol, les tours travaillent comme des consoles s'évasant sur une grande hauteur et entrant en résonnance avec la courbure de la coque du CNIT".
Une localisation idéale mais contraignante
Une surface immaculée
Une surface immaculée - Tours Sisters © Christian de Portzamparc
Christian de Portzamparc précise avoir travaillé dans deux directions : l'intégration urbaine et paysagère forte avec les bâtiments situés à proximité immédiate (tours Engie et Sequoia), tout en respectant les règles de "mise à distance" souhaitées autour de l'axe visuel entre Paris et la Défense, et le respect des œuvres architecturales proches (CNIT et Grande Arche), cette fois tout en proposant une interprétation "résolument contemporaine".
Les deux tours adopteront donc le même traitement extérieur : une peau protectrice de verre sérigraphié avec de fines lignes blanches qui filtreront les UV tout en laissant passer la vue. L'immeuble de bureaux bénéficiera d'un plan allongé pour privilégier l'éclairage naturel de ses espaces et limiter ainsi les second-jours.
Une surface immaculée
Deux tours ou un bâtiment-pont ?
tours Sisters © Christian de Portzamparc
Entre les deux tours, à 80 mètres de hauteur, une passerelle-habitée franchira l'espace au-dessus de la passerelle Carpeaux et abritera un auditorium, un restaurant ouvert sur les terrasses, un sky-bar panoramique, un centre de fitness et une piscine. En haut de ce "Deck" la terrasse offrira des vues imprenables sur le quartier d'affaires et ses multiples gratte-ciel ainsi que de multiples possibilités de détente et de bien-être.
L'architecte parle de "
prouesse de génie civil" compte tenu de la structure du bâtiment et de la reprise des charges en partie basse, où l'emprise au sol a été limitée.
Deux tours ou un bâtiment-pont ?
La performance environnementale recherchée
La performance environnementale recherchée - tours Sisters © Christian de Portzamparc
Les tours Sisters visent l'excellence environnementale symbolisée par plusieurs certifications : HQE NF Bâtiments tertiaires, BREEAM International et WELL pour les espaces de bureaux. Par ailleurs, il est prévu que le projet s'inscrive dans la démarche RSE "Better places 2030" initiée en 2016 par le groupe Unibail-Rodamco pour réduire significativement l'empreinte carbone liée à la construction puis l'exploitation des immeubles.
La performance environnementale recherchée
Fiche technique - Les tours Sisters, deux nouvelles silhouettes graciles à la Défense
Fiche technique - tours Sisters © Christian de Portzamparc
Fiche technique - Les tours Sisters, deux nouvelles silhouettes graciles à la Défense
Un environnement prestigieux
Un environnement prestigieux - tours Sisters © Christian de Portzamparc
A gauche, la Grande Arche de la Défense des années 1980, au premier plan le CNIT des années 1960. Au fond, les tours Sisters des années 2020. Une vue d'ensemble des performances architecturales du quartier.
Un environnement prestigieux
Des entrées fortement marquées
Des entrées fortement marquées - Tours Sisters © Christian de Portzamparc
Les tours vont en s'évasant depuis une base aux dimensions réduite. Les entrées sont symbolisées par des grands gables qui évoquent également des bourgeons de grandes feuilles en devenir.
Des entrées fortement marquées
Intégration dans le quartier
Intégration dans le quartier - Tours Sisters © Christian de Portzamparc
Les deux tours reprennent des codes visuels des bâtiments environnants, comme la courbe de la tour Engie et de la voûte aplatie du CNIT, où le calepinage strict de la Grande Arche.
Intégration dans le quartier