Mégastructure orbitale © Utente:Hill - Wikimedia CC
Une étoile mystérieuse brille dans le ciel : KIC 8462852. Située à 1.480 années-lumière de la Terre, elle présente des variations inhabituelles de sa luminosité. Les astrophysiciens ont déjà éliminé toutes les explications sauf deux : un amas cométaire en orbite autour de l'étoile ou... une structure extraterrestre géante destinée à collecter l'énergie de ce soleil lointain.
Septembre 2015 : en scrutant le ciel nocturne, le télescope spatial Kepler fait une étrange découverte dans la constellation du Cygne. L'étoile KIC 8462852, distante de 1.480 années-lumière, brille de façon anormale, masquée de façon aléatoire par une ombre immense, qui appartient peut-être à une structure orbitale extraterrestre... Cela ressemble à un scénario de science-fiction, et pourtant.
Rappel des faits : l'étoile, invisible à l'œil nu tellement elle est distante, présente en effet une variation de sa luminosité dans des proportions inhabituelles. Dans notre système solaire, par exemple, la plus grande des planètes, Jupiter, ne masquerait qu'environ 1 % du rayonnement solaire, à chaque fois qu'elle s'intercalerait entre notre étoile et un observateur lointain. Et ce phénomène ne se produirait qu'une fois tous les 12 ans, la durée d'une année jovienne.
En revanche, pour KIC 8462852, la lumière perçue par le capteur de Kepler varie de 22 % et de façon aléatoire. Des données qui sont non compatibles avec la présence d'une hypothétique planète géante (ou d'une étoile naine) dont l'orbite devrait être plus régulière.
La vérité est ailleurs
Intrigués, les astronomes cherchent alors d'autres explications, notamment une simple erreur de mesure du télescope. Les instruments embarqués sont re-calibrés mais la perturbation subsiste. Ils éliminent également l'idée d'un amas de poussière interstellaire ou d'une collision planétaire : des rayons infrarouges auraient été perçus.
D'autres avancent l'idée qu'il s'agit d'un nouveau type d'étoile variable, plus petite que
Eta Carinae. Mais deux hypothèses principales émergent : la présence d'un amas de comètes désintégrées en orbite elliptique autour de l'étoile - mais l'obscurcissement de 22 % semble trop important - ou la présence d'une "sphère de Dyson" (le mathématicien, pas l'aspirateur) placée là par une civilisation extraterrestre...
Cette technologie, imaginée dans les années 1960 par Freeman Dyson, repose sur l'idée d'une exploitation industrielle de la lumière d'une étoile grâce à des anneaux, des sphères ou des essaims de capteurs solaires orbitaux. En théorie, une civilisation particulièrement avancée pourrait donc collecter l'énergie de KIC 8462852, en la masquant en partie. Une explication qui demande à être investiguée, notamment au moyen du programme SETI qui "écoute" les rayonnements radio en provenance de systèmes solaires lointains. Cependant, l'explication extraterrestre ne sera peut-être pas la bonne : la découverte des pulsars, ces objets astronomiques qui émettent un fort rayonnement électromagnétique à des fréquences très élevées, avait également suscité une vague de questionnement sur la possibilité d'une source intelligente. Mais en vain. D'autant que si des extraterrestres vivent bien dans les parages de KIC, il nous faudra 14 siècles pour leur signaler notre présence...
Interstellar n'est pas pour demain.