Dans une tribune publiée ce lundi dans le journal Le Monde, quinze architectes ont pris leur plume pour dénoncer la "deuxième mort" de l'oeuvre monumentale d'Otto von Spreckelsen à la Défense. Celle qui sera inaugurée sera une "presque Arche", fustigent le collectif d'architectes dont font partie Jean Nouvel ou Christian de Portzamparc.
"
C'est une presque 'Arche' qui va être inaugurée, une Arche béquillarde et claudicante (...)". Les quinze architectes* qui viennent de publier une tribune dans le quotidien
Le Monde, ne prennent pas de gants pour dénoncer les travaux menés sur une partie de la Grande Arche de la Défense conçue par leur confrère Otto von Spreckelsen, il y a maintenant 30 ans.
En effet, si le collectif salue les travaux d'amélioration effectués sur les deux-tiers du monument - remplacement du parement en marbre blanc, amélioration de l'accueil du public, performances thermiques relevées - pour lesquels l'État a tenu ses engagements, ils fustigent les propriétaires de la paroi Nord du bâtiment qui "
ont décidé de ne pas se coordonner avec les travaux menés par l'État, et même de remplacer les plaques de marbre manquantes par des plaques en tôle émaillée 'de même ton'".
Ce manque de concordance, et la volonté affichée de ces propriétaires de "
différer toute intervention", provoquent donc la colère de Jean Nouvel, Paul Andreu ou encore Renzo Piano, qui déclarent : "
L'Arche ainsi revêtue d'un manteau d'Arlequin, ce serait une deuxième mort pour Otto von Spreckelsen".
Ils en appellent l'État et le ministère de la Culture à "
assumer la politique qu'ils ont lancée, défendue et menée à son terme" et, plus largement, à "
mettre à l'abri d'interventions aveugles et irréversibles" certains des grands monuments parisiens auxquels ils ont contribués, comme le Centre Pompidou, la Grand Louvre, l'Opéra Bastille ou encore l'Institut du Monde Arabe.