Le projet Universeine © ©Kreaction
Un "rêve olympique" à portée de portefeuille... La construction du futur Village des Athlètes des Jeux Olympiques de Paris s'achève à Saint-Denis, et une
première phase de commercialisation vers le grand public s'est ouverte ce 24 juin. Car en effet, ces bâtiments, qui se veulent
exemplaires en matière environnementale sont promis à une nouvelle vie, dès la flamme olympique retournée dans les terres grecques.
Le Village des athlètes est appelé à devenir, après les Jeux, un
véritable quartier à cheval sur les villes de Saint-Denis, Saint-Ouen et L'Île-Saint-Denis, au nord-ouest de Paris : 6.000 habitants et 6.000 emplois sont attendus à terme. L'aménageur public, la Solideo, a attribué les différents lots à construire à des groupements de promoteurs et d'investisseurs : à
Vinci (en fait déjà propriétaire du foncier) les lots A et B, baptisés "
Universeine" ; à
Icade, avec CDC Habitat, le lot D, un temps nommé "
Quinconces" avant de devenir, récemment, "
Mundo" ; et à un
attelage Nexity-Eiffage Immobilier, avec CDC Habitat également, le secteur E, celui des "
Belvédères". A noter enfin, la partie située sur L'Île-Saint-Denis, aménagée par Plaine Commune Développement, a été dévolue à
Pichet et Legendre Immobilier.
C'est
Vinci Immobilier qui a ouvert le bal. Le 24 juin, le promoteur a lancé la commercialisation auprès du grand public de
174 logements. Si leur construction est déjà bien avancée, ces logements ne seront disponibles que
courant 2025, après leur transformation de leur état provisoire, des hébergements pour les athlètes l'été prochain (la "phase Jeux"), à leur état définitif, des logements familiaux (la "phase héritage"). Entretemps, des travaux de plusieurs mois sont prévus, notamment pour
ajouter des cuisines et, le cas échéant,
déposer des salles de bains superflues.
Y a-t-il un risque de suroffre ?
6.000 habitants, c'est
2.500 logements. Et 2.500 logements, c'est beaucoup. Une grande partie a déjà été réservée par des
investisseurs institutionnels ainsi que des bailleurs sociaux (d'où la présence du principal bailleurs français, CDC Habitat, au sein de deux des groupements), ce qui a permis de
"sécuriser" les opérations, confiait un promoteur à nos confères du média professionnel
Batiactu (Batiactu Groupe, éditeur de
Maison à part, NDLR). Reste que
plusieurs centaines de logements familiaux privés sont à pourvoir. Au risque d'une suroffre ? En ces temps de crise de la promotion, où nombreux sont les acteurs à décrire une situation
"inédite" où les logements
"restent sur les bras" des promoteurs,
le Village des athlètes a-t-il de quoi faire rêver accédants et particuliers investisseurs ?
Vinci Immobilier a donc déjà lancé la commercialisation. D'après les informations parues dans la presse,
les logements affichent des prix très supérieurs à la moyenne de la localité, entre 6.700 et 8.000 euros du mètre carré. Un prix justifié par le
très haut niveau de performance énergétique et, plus largement, environnementale, du bâti : l'aménageur a en effet exigé un
poids carbone divisé par deux par rapport à un projet classique, l'
utilisation massive du bois, le raccordement à la géothermie... De quoi faire du Village
"la vitrine du savoir-faire français en matière de construction bas-carbone". Mais qui a un coût.
Icade emboîte le pas à Vinci
C'est à peine une semaine plus tard que le lot dévolu à Icade Promotion sera commercialisé. Ce
1er juillet, les 88 premiers logements, d'une résidence nommée "
Athènes", seront mis en vente. La livraison, elle n'est prévue que
début 2026, nous fait savoir le promoteur.
Est-ce pour éviter la suroffre, potentiellement génératrice de mauvais écoulement des appartements, que
Nexity et Eiffage Immobilier ont décidé d'attendre encore quelques mois, alors même que le béton (bas-carbone) est déjà coulé ? Le promoteur nous a fait savoir que le lancement commercial, pour les
151 logements privés de ce lot, n'était pas prévu
avant le début 2024.