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Jeudi 14 septembre, la BCE a relevé, pour la dixième fois d'affilée, ses taux d'intérêt à 4%, soit le plus haut niveau jamais atteint depuis le lancement de la monnaie unique en 1999. L'institution basée à Francfort, responsable de la politique monétaire à l'intérieur de la zone euro, espère à terme juguler la forte inflation qui s'est installée sur le continent depuis le début de l'année 2022. Dans son communiqué, la BCE indique aussi que
"sur la base de son évaluation actuelle, le Conseil des gouverneurs considère que les taux d'intérêt directeurs de la BCE ont atteint des niveaux qui, maintenus pendant une durée suffisamment longue, contribueront fortement au retour au plus tôt de l'inflation au niveau de l'objectif." Objectif qui, rappelons-le, a été fixé à 2%. La durée de maintien du taux à ce niveau
"peut être définie en termes de mois, de trimestres", a également précisé Christine Lagarde, la présidente de la BCE, ce vendredi en marge de la réunion des ministres de l'Économie et des Finances de l'Union européenne à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Qu'est-ce qu'un taux directeur ?
Dans la zone euro, le taux directeur est fixé par la BCE, il correspond au taux indicatif de la valeur de l'argent. Le taux directeur est celui auquel les établissements bancaires vont emprunter de l'argent auprès d'une banque centrale. Le taux directeur détermine donc aussi le taux auquel les banques commerciales prêteront de l'argent aux particuliers.
Des courtiers qui se veulent optimistes
Cette mesure qui vise, comme les précédentes hausses, à contrer l'inflation galopante rencontrée au sein de la zone euro, en resserrant notamment les crédits immobiliers. Une chose est sûre : en France, l'effet escompté est là, puisque sur un an,
le volume de crédits octroyés est en baisse de 45%, et les taux des crédits se sont envolés.
A première vue, pas de quoi se réjouir, du côté des acteurs bancaires comme pour les accédants potentiels :
une nouvelle hausse veut dire des conditions d'octroi toujours plus difficiles. Mais, relève la société de courtage Cafpi, ce sont les éléments de langage entourant cette annonce qui
"laissent à penser que ce nouveau resserrement pourrait être le dernier". Ou, à tout le moins, que "nous approchons de la fin de la phase de remontée des taux".
Avec, depuis le début de l'année des ajustements mensuels successifs du taux d'usure, ayant permis aux banques de
"graduellement reconstituer les marges qu'elles avaient perdues" sur les nouveaux crédits, Cafpi anticipe plusieurs phénomènes, en cette rentrée.
D'une part, une normalisation de l'offre de crédit, avec le retour progressif de réseaux bancaires qui s'étaient mis en marge du marché à partir de juin 2022. D'autre part, la société de courtage s'attend au ralentissement de la hausse des taux de crédit,
"qui pourraient se stabiliser sur un plateau compris entre 4,50% et 5%".
La baisse des prix de l'immobilier
La bonne nouvelle de la rentrée, pour les acheteurs, largement désavantagés par la hausse des taux, est
l'inflexion des prix de l'immobilier qui apparaît dans les derniers chiffres publiés par l'Insee. Les prix moyens ont déjà reculé de 6,3% à Paris et de 4,5% à Lyon depuis leurs points hauts d'il y a 18 mois.
Le mouvement de baisse est plus récent dans le reste de la France, mais déjà sensible au 2ème trimestre dans des villes telles que Strasbourg (-4,4%), Tours (-3,9%) ou Caen (-3,9%), d'après, cette fois, la Fnaim.
Ces baisses pourraient plus ou moins s'accentuer selon les territoires. En effet, dans l'incapacité de vendre leurs biens et donc de réaliser leurs projets, les propriétaires devraient à terme se résoudre à baisser leurs prix pour se rapprocher des moyens des acquéreurs.