Crise oblige, les Français plébiscitent la location. Le mois de septembre 2014 a notamment battu des records. Le réseau immobilier ORPI a observé une demande de location en hausse de 50% entre septembre 2013 et 2014 sur son site Internet, tandis que les achats de biens ont diminué de 7%. "Dans un contexte de baisse des prix très limitée, de construction de logements neufs en panne et de difficulté croissante à accéder à la propriété, de plus en plus de Français sont contraints de se tourner vers la location", observe Bernard Cadeau, président du réseau ORPI, dans un communiqué de presse. Parmi les types de biens les plus demandés en 2014, les petites surfaces (studio, T1) restent très prisées chez les étudiants et jeunes actifs dans les grandes agglomérations. Les appartements à loyers modérés et les T3 intéressent, quant à eux, davantage les couples qui connaissent un changement de vie (enfant, mutation...), constate le groupe immobilier. Dans les zones rurales, les demandes de location se sont portées cette année sur les maisons individuelles de quatre pièces avec jardin et les maisons pavillonnaires. Les locations séduisent de plus en plus les familles et retraités Autre évolution notable : le profil type des locataires a changé. "Les familles ou retraités à revenus modestes, dont les moyens ne permettent plus d'accéder à la propriété se tournent de plus en plus vers la location", indique Bernard Cadeau. En effet, la location n'est plus que plébiscitée par les étudiants ou les jeunes couples. Malgré une baisse des taux d'intérêt et des prix des biens immobiliers, les ménages à revenus modestes éprouvent des difficultés à accéder à la propriété. Selon la société Crédit Logement, leur part dans l'accès au crédit a chuté de 9% depuis 2009. ORPI s'est également intéressé aux villes où les demandes de location ont été les plus fortes en septembre 2014. En tête du podium, l'agglomération lilloise a relevé 82% de demandes de location contre 18% pour les achats. Cela s'explique par l'importante population étudiante de la cité du Nord. En seconde position, la ville de Brest atteint, elle aussi, une proportion notable, 61% de location contre 39% d'achat. D'autres villes ont conservé toutefois un équilibre entre demande de location et d'achat, notamment celles de Bordeaux, Marseille et Montpellier. Enfin, le groupe immobilier constate que malgré la révision du prêt à taux zéro, (conditions d'attribution facilitées, modification du plafond de ressource) qui a comme objectif de rééquilibrer l'aide entre les différentes zones géographiques, ces mesures ne sont pas suffisantes pour rassurer les particuliers dans leur projet d'achat. "Des solutions simples pourraient être mises en œuvre pour notamment simplifier et alléger certaines contraintes de la loi ALUR ou élargir le PTZ au marché de l'immobilier ancien".