Loyers : les grandes villes où ils baissent le plus

    Publié le 10 septembre 2015 par Rouba Naaman-Beauvais
    La tendance se confirme et s'accélère. Les loyers sont en baisse de 1,4% sur l'ensemble du territoire, en particulier dans les grandes villes... y compris Paris ! Les petites surfaces, habituellement très prisées, sont les plus impactées par cette inflexion des prix. Des tendances qui pourraient évoluer avec les effets de l'encadrement des loyers dans les communes concernées.
    "C'est du jamais vu depuis 1998". Selon Michel Mouillart, analyste de l'observatoire des loyers Clameur, la baisse des loyers observée ces derniers mois est pour le moins inhabituelle. "En général, après des mois d'hiver où elles se stabilisent, les valeurs locatives remontent au printemps et à l'été, mais pas cette année", insiste le professeur d'économie.
    Selon les chiffres révélés par l'observatoire ce 8 septembre, les loyers français (en moyenne 12,5 €/m2 sur les baux effectivement signés) ont globalement baissé de 1,4% entre janvier et août 2015. Une inflexion plus ou moins forte en fonction des zones géographiques, mais qui touche tout de même l'ensemble du territoire, y compris les régions les plus prisées : -0,5% en Aquitaine, -0,7% dans le Nord - Pas-de-Calais, -0,9% en Île-de-France, -2,3% en PACA, et -3,1% en Rhône-Alpes, région qui subit la plus forte chute.
    La mobilité, en hausse, ne parvient pas à maintenir les loyers
    Et pourtant : la mobilité (c'est-à-dire le nombre de ménages qui quittent leur habitation) est en hausse, à 29,5%. "Elle retrouve le niveau des années d'avant la grande dépression", précise Michel Mouillart. Le marché locatif devrait donc repartir, mais c'est bien une baisse générale des loyers que l'on observe, en particulier sur les petites surfaces (voir pages suivantes)... et même à Paris.
    Les loyers s'infléchissent aussi dans les grandes agglomérations, un peu partout en France ! Découvrez où ils baissent le plus, en pages suivantes.
    Loyers : les grandes villes où ils baissent le plus

    Top 10 des villes où les loyers baissent le plus en août 2015

    Les loyers baissent ou stagnent dans 55% des villes de plus de 10.000 habitants, et dans 85% dans celles de plus de 148.000 habitants. Là encore, "c'est une situation inédite depuis que Clameur existe", note Michel Mouillard.
    Plus surprenant, Paris aussi connaît une inflexion de ses loyers qui, bien que modérée (-1,8%), est significative compte tenu du niveau de tension du marché dans la capitale.
    Les 10 villes de plus de 148.000 habitants où les loyers baissent le plus en 2015 :
    Marseille : 11,9 €/m2 (-5,2%)
    Lyon : 12,6 €/m2 (-3,6%)
    Toulon : 10,7 €/m2 (-2,2%)
    Le Havre : 11 €/m2 (-2,2%)
    Lille : 13,2 €/m2 (-2%)
    Strasbourg 12,3 €/m2 (-1,8%)
    Paris : 24,8 €/m2 (-1,8%)
    Nîmes : 10 €/m2 (-1,6%)
    Angers : 10 €/m2 (-1,4%)
    Rennes : 12 €/m2 (-1,4%)
    Top 10 des villes où les loyers baissent le plus en août 2015

    -1,36% sur les loyers des studios parisiens

    Ce sont les biens les plus petits qui subissent en moyenne la baisse la plus importante. Clameur constate -2,7% sur les loyers des studios, et -1,3% sur ceux des deux-pièces, deux catégories qui représentent plus de la moitié du marché des logements privés. Une tendance confirmée par le baromètre Location-etudiant.fr, qui analyse les loyers des petites surfaces dans les grandes villes françaises.
    Selon les chiffres parus en août dernier, les loyers des studios ralentissent ou stagnent dans 68% des villes de province, et ceux des deux-pièces dans 78% d'entre elles. C'est également le cas à Paris, où le loyer moyen des studios est passé de 744 euros en 2014 à 734 euros (-1,36%), et celui des deux-pièces de 1.249 à 1.225 euros (-1,96%).
    -1,36% sur les loyers des studios parisiens

    En attendant l'effet de l'encadrement des loyers...

    Seules dérogent à la règle les villes d'Île-de-France : les loyers des studios y sont globalement en hausse, sauf à Vincennes et Versailles. Avec des loyers en hausse en 2014 et toujours très élevés à Paris, "de nombreux étudiants ont élargi leur périmètre de recherche aux villes de proche banlieue, ce qui explique un marché très soutenu", analyse Brice Boullet, président de Location-etudiant.fr.
    Les observateurs ont les yeux rivés sur la région parisienne. L'encadrement des loyers, en place à Paris depuis le 1er août dernier, pourrait laisser paraître ses effets "d'ici sept à huit mois", selon Clameur. L'association de professionnels de l'immobilier Plurience dénonce déjà "des incohérences liées à une mauvaise prise en compte de la réalité des quartiers", et craint une vague de ventes des logements locatifs par les bailleurs privés.
    En attendant l'effet de l'encadrement des loyers...
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