Immobilier : hausse des prix au 1er trimestre, Paris en perte de vitesse © Thinkstock
Les Français s'intéressent aux villes moyennes et veulent plus d'espace en ce début d'année, constatent les agences immobilières. Mais à Paris, l'absence de clientèle internationale et le bouleversement des critères de choix ont visiblement modifié le marché.
La crise du coronavirus n'aura pas refroidi certains d'acquérir un nouveau logement. Tel est le constat des agences immobilières qui ont dressé un bilan du premier trimestre 2021. La province, les villes moyennes et la banlieue attirent sensiblement les acheteurs après une année de confinements et de restrictions successifs. En effet,
les Français veulent plus d'espace et de verdure, et cherchent à quitter les grandes villes pour vivre dans une maison avec jardin ou dans un appartement plus spacieux.
Le prix des maisons dans l'hexagone a ainsi bondi de 4,20% en un an, selon le réseau d'agences immobilières Laforêt et de 4,6% selon le réseau Century 21. Ce sont dans les villes d'Angers (+4%), Lorient (+6%), Nantes (+6,5%) et Rennes (+9%) que les hausses ont été les plus significatives, souligne Laforêt. Au total,
le volume de transactions des maisons sur toute la France a augmenté de plus de 18% en un an selon les deux agences, et de 12% environ pour les appartements.
Baisse des prix à Paris
Laforêt note également
un attrait tout particulier pour les biens situés à moins d'une heure trente des grandes métropoles, de loin les plus recherchés. Dans la capitale, les prix "
ont enfin arrêté de monter", atteste Century 21. "
Ils enregistrent même une légère baisse de 3,1% entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021 pour s'établir à 10.292 € en moyenne."
De son côté, Laforêt observe un recul des prix de 0,5% à Paris, entre le quatrième trimestre 2020 et le premier trimestre 2021. Les acheteurs font plus attention et "
recherchent des logements sans défaut", bien placés, avec peu de vis-à-vis, des travaux de qualité et une grande luminosité. Le marché a également changé avec l'absence de la clientèle internationale depuis le début de la crise du coronavirus. Avec la généralisation du télétravail, Paris devient alors un point de transit,
davantage vu comme un pied-à-terre qu'une résidence principale, a ajouté Christine Fumagalli, présidente d'Orpi, à l'AFP.
"
Il y a une volonté de vert, de pièces en plus, de se recentrer sur son logement, mais Paris reste un centre décisionnel et un centre d'emplois", témoigne de son côté Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, à l'AFP. "
Il faut nuancer" les effets de cet "
exode" car
"on n'a pas assez d'informations pour savoir si c'est un phénomène pérenne". La région Ile-de-France a gagné en popularité avec les travaux du Grand Paris.
Une hausse de 12% a été enregistrée pour la banlieue parisienne depuis le début de l'année, selon Laforêt.
Quant au profil des acquéreurs,
l'investissement locatif à Paris "bat tous les records" avec une progression de 14,1% en un an, ajoute Century 21. Au total, sa part représente désormais
35,5% des transactions.
Les profils des acquéreurs changent également. Les cadres moyens et les retraités sont devenus plus nombreux à acheter pour louer que les cadres supérieurs et professions libérales. La part des employés et ouvriers a considérablement chuté depuis 2010. Alors qu'ils pesaient pour 12,2% des acheteurs il y a onze ans, ils ne sont plus que 1,5%.
En comparaison avec le dernier trimestre 2020, seule Paris a connu une augmentation de son niveau d'offre (+9%). Dans le reste du pays, elle chute. Enfin, Lyon, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Limoges, La Rochelle, Le Havre et Cannes sont des villes prisées par les Français, liste Orpi.