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Selon les chiffres de l'Observatoire Crédit Logement, les taux de crédit ont poursuivi leur baisse au deuxième trimestre 2016. Une baisse qui a profité à tous les types de prêts et à la primo accession. VousFinancer.com évoque même un crédit signé à un taux de... 0,9% ! Un record.
L'Observatoire
Crédit Logement a publié, jeudi 21 juillet, les chiffres du financement des marchés résidentiels pour le deuxième trimestre 2016. Ainsi, il révèle que les taux des prêts du secteur concurrentiel se sont établis à
1,69% en moyenne (1,77% pour le neuf et 1,70% pour l'ancien).
La baisse des taux a donc repris à un rythme soutenu, amenant à des niveaux encore jamais observés. En témoigne, le communiqué du réseau de courtier en crédit VousFinancer.com, qui annonce la signature d'un prêt à un taux de 0,9% sur 20 ans (voir encadré).
Avec des taux fixes si bas, la part des prêts à taux variable
"est maintenant négligeable" (0,1% en juin 2016), note l'organisme. Il remarque aussi que cette baisse a bénéficié à tous les types de prêts, même aux durées les plus longues. Depuis un an, les établissements bancaires ont ainsi choisi de soutenir la demande des jeunes et des ménages modestes dans leur projet de première acquisition, explique l'Observatoire Crédit Logement.
La durée des prêts au second trimestre 2016 est en moyenne de 211 mois (230 mois pour une acquisition dans le neuf et 226 mois pour un achat dans l'ancien). Le maintien des durées à niveau élevé et les niveaux actuels de taux de crédit immobilier permettent à tous les ménages de rentrer dans le marché de l'accession
"sans que cela ne les pénalise", constate le rapport. Le nombre de jeunes et de foyers modestes est d'ailleurs remonté. L'Observatoire souligne également que le niveau de l'apport personnel se stabilise, après trois années de recul.
Après un premier trimestre plutôt calme, la production de crédits immobiliers s'est accélérée à partir du mois de mars après une accalmie pendant l'hiver. Une tendance observée chaque année à cette époque, rappelle l'organisme. Cependant, alors que les conditions de crédits sont particulièrement favorables,
"la demande ne se redresse que lentement, peinant à retrouver le niveau qui était le sien au printemps 2015".
Depuis début 2016, la tension se renforce sur le coût relatif des opérations réalisées dans le neuf. Le coût est de 4,77 années au deuxième trimestre 2016 (contre 4,57 années, il y un an à la même époque). Cela s'explique par l'augmentation du coût moyen des opérations réalisées (+3,7% sur le premier trimestre 2016 contre +2,1% en 2015) alors que dans le même temps le revenu des ménages ne progresse que lentement (+0,2%).
Dans l'ancien, les coûts des logements progressent également depuis le début de l'année (+4,2% sur le premier trimestre contre 3% l'année précédente). Cependant, comme dans le neuf, les revenus des ménages n'augmentant que lentement, le coût relatif des opérations s'élève à 4,63 années (au 2ème trimestre 2016) contre 4,53 années (en 2015 à la même période).
L'Observatoire constate enfin une amélioration de la solvabilité de la demande, dans le neuf, qui s'explique notamment par des conditions de crédit
"excellentes" et l'impact du
PTZ sur les bénéficiaires, alors même que l'apport personnel recule, en raison principalement du retour de ménages modestes et de plus jeunes.
Record battu : 0,9% sur 20 ans
La baisse pourrait-elle bientôt amener les taux de crédit sous la barre symbolique de 1% ? Une annonce du courtier en crédit immobilier VousFinancer.com laisse les particuliers rêveurs. Un couple de Haute-Loire a obtenu un prêt à 0,9% sur 20 ans, pour l'achat de leur résidence principale. "Ce niveau de taux s'explique par la forte concurrence interbancaire dans cette région", affirme Sandrine Allonier, directrice des partenariats bancaires de Vousfinancer.com. Et de préciser que le dossier des acheteurs était "excellent" : 6.000 euros nets de revenus et 50.000 euros d'apport, ce qui n'a pas manqué de faciliter l'obtention d'un tel contrat. "Le plancher n'est peut-être pas encore atteint et, compte tenu du niveau record des taux d'emprunt d'Etat, passés sous la barre de 0,1% en juillet sous l'effet post-Brexit, les banques qui ont une stratégie de conquête très active peuvent encore potentiellement baisser leurs taux", analyse Jérôme Robin, président du réseau.