Comment se porte l'immobilier de luxe à Paris ?

    Mis à jour le 30 janvier 2025
    Date de publication et auteurs
    Publié le 27 janvier 2025 par Etienne Gless
    Barnes appartement de prestige à Paris
    Barnes appartement de prestige à Paris © Barnes, site internet
    CONJONCTURE. Classée 6ème, Paris reste bien placée sur le marché de l'immobilier de luxe, selon le Barnes City index 2025. Paris n'est plus dans le top 5 des villes les plus recherchées par les clients fortunés. La capitale a en effet dû céder une place, la dissolution puis les Jeux olympiques ayant limité l'activité durant plusieurs mois l'an passé.
    Paris n'est plus dans le top 5 des villes les plus recherchées par les clients fortunés (au moins 30 millions de dollars d'actifs nets). L'index City Barnes 2025 fait figurer en tête Madrid, suivie de Dubaï, Miami, Monaco et Milan. Mais Paris reste dans la course à la 6ème place pour la clientèle de l'immobilier de luxe, devant New-York (7ème).
    En 2024, la dissolution puis les Jeux olympiques ont doublement freiné l'activité au troisième trimestre (-14%) après une baisse d'activité de -8% au premier semestre. Heureusement, le quatrième trimestre a permis de sauver l'année, enregistrant un bond de l'activité de +30%.

    Sur le segment du luxe les prix aussi se sont ajustés.

    Les prix et les taux ayant progressivement baissé, les projets ont repris. Au total, 2024 finit avec une légère baisse de -1% en valeur du marché et de -3% en volume. Leader sur le marché parisien (23% de part de marché), Barnes a procédé à 1.384 ventes en 2024, contre 1.427 l'année précédente. Plus de 800 ventes portaient sur des transactions dépassant le million d'euros.
    Le prix au m2 moyen a diminué de 3,5% à Paris pour les biens d'exception (un million d'euros et plus), à 14.426 euros du m2 (contre 14.459 euros en 2023). Le décrochage est plus important en banlieue chic : dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines, le prix moyen a été de 9.731 euros du m2 en 2024 contre 10.465 euros du m2 en 2023, soit une baisse du prix moyen par mètre carré de -7%. Une correction des prix à la baisse a aussi été enregistrée dans les arrondissements populaires de la capitale (10ème, 11ème, 12ème, 19ème et 20ème arrondissements), soupçonnés d'avoir grimpés trop hauts à la sortie de la crise sanitaire, ainsi que pour les biens avec défaut (décote de -15%).

    Beaux quartiers toujours très prisés

    Les beaux quartiers sont, à l'inverse, en pleine forme et restent très recherchés. Les biens d'exception y maintiennent leurs prix. "La Rive gauche (6ème et 7ème arrondissements) séduit de plus en plus et accueille une nouvelle clientèle de moyen-orientaux ou asiatiques précédemment intéressés par le 8ème arrondissement", observe Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes. En région parisienne, par contre, "le plafond de verre est à 2,5 millions d'euros. Dans ces secteurs, les prix doivent encore baisser pour relancer clairement le marché".
    Changement significatif sur le marché parisien en 2024, les vendeurs ont accepté plus facilement d'ajuster leurs prix, et ce sont les acquéreurs qui dictent encore leur loi sur le marché. Ils y mettent le prix si le bien est disponible clés en main et très bien situé. Certains se paient le luxe de "ventes flash" et acquièrent un bien sans emprunt ni négociation de prix en moins de 48 heures : Barnes a recensé 33 de ces "ventes flash" en 2024, contre 37 en 2023 et 48 en 2022.
    Reste que les très, très haut revenus, (plus de 30 millions de dollars d'actifs) s'inquiètent de l'instabilité fiscale qui pourrait intervenir en France avec la taxation de ces revenus. Et envisagent de vendre. Un signe : le nombre de mandats de vente émanant de ces "Ultra High Net Worth Individuals" (UHNWI) ne cesse d'augmenter, selon Barnes.
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