Illustration Barcelone Espagne © Aimee Tavares/iStock
Face à la hausse considérable des loyers dans la capitale catalane et l'afflux massif de touristes ces dernières années, la mairie de Barcelone a annoncé vouloir mettre un terme à la location d'appartements touristiques d'ici à 2029. Une manière, selon le maire, le socialiste Jaume Collboni, de faciliter l'accès au logement des habitants.
Dans une conférence de presse le 21 juin 2024, l'édile a déclaré que "
le Parlement catalan nous autorise" désormais à "
ne pas renouveler les licences des appartements touristiques". Cela "
nous permettra de remettre 10.000 logements sur le marché de la location ou de la vente", a-t-il chiffré.
Les licences des appartements touristiques, renouvelées pour cinq ans en novembre, expireront en novembre 2028, toujours d'après la municipalité. A partir de 2029, s'il n'y a pas de contretemps, "
les appartements touristiques tels que nous les concevons aujourd'hui disparaîtront de la ville de Barcelone", a prévenu Jaume Collboni.
Des effets négatifs "évidents"
Pour permettre la mise en place de cette mesure, cette ville du nord-est de l'Espagne pense à utiliser un décret approuvé l'an dernier par le Parlement régional de Catalogne, qui réglemente le nombre de logements dotés d'une licence d'utilisation touristique dans les villes où la pression immobilière est la plus forte.
"
La ville ne peut pas permettre qu'un nombre aussi élevé d'appartements soit utilisé pour l'activité touristique dans un contexte où la difficulté d'accès au logement et les effets négatifs de la surpopulation touristique sont évidents", a expliqué le conseil municipal dans un communiqué.
Des manifestations en Europe
Pour le maire, le logement est le "
principal" problème de Barcelone. Les loyers ont explosé au cours des dix dernières années, de l'ordre de 68%. Il est estimé que 10.101 logements disposaient actuellement d'une licence comme appartement touristique. La ville, très appréciée des touristes, accueille chaque année des millions de visiteurs.
Ce n'est pas la première fois que la capitale catalane prend des mesures de ce type. Barcelone a suspendu ces dernières années la délivrance de nouvelles licences sous la houlette de l'ancienne maire Ada Colau (2015-2023), ex-militante du droit au logement. L'objectif était de réguler l'expansion touristique de la ville, qui est la première destination pour les visiteurs étrangers en Espagne. Pour autant, cela n'avait pas freiné le surtourisme, ni les effets négatifs que cela a eu sur le logement.
La décision de la mairie fait suite à plusieurs manifestations organisées par des associations locales pour demander à mettre des limites au tourisme. Des rassemblements se sont aussi tenus dans d'autres régions européennes, comme dans les îles Canaries en avril 2024.