Le financement des travaux dans une copropriété est également une étape décisive. Il doit tenir compte des finances de chacun et être prévu bien en amont des travaux. Et la meilleure manière de bien préparer celui-ci est d'élaborer un plan pluriannuel qui permettra d'étaler les travaux dans le temps et un fonds travaux qui constituera une cagnotte commune. Même si ces deux solutions ne sont pas encore obligatoires selon la loi, elles sont très vivement encouragées par les associations comme l'ARC.
Le plan pluriannuel, comme l'indique Bruno Dhont, "est une stricte application d'un dispositif qui existe depuis 16 ans au Québec". Il permet de prévoir un échéancier pour chaque copropriétaire sur une durée de 10 voire 15 ans. Réalisable uniquement après la tenue de l'audit global partagé, il doit être soumis à un vote lors d'une AG et contenir un calendrier précis des travaux à proposer à un entrepreneur.
En ce qui concerne l'appel de fonds plus précisément, le modèle d'échéancier de paiement de l'entrepreneur est souvent le même : 30% du paiement à la signature du contrat, 20% au démarrage des travaux, 30% en cours de chantier, 10% à la fin des travaux et 10% de garantie que l'on restitue lorsque le chantier est clos.
Selon l'article 18 de la loi du 10 juillet 1965, le syndic est "chargé" (pas d'obligation légale) de proposer tous les 3 ans, le vote de la création d'un fonds pour les travaux susceptibles d'être décidés dans les 3 ans à venir. C'est une cagnotte qui doit être alimentée plus ou moins régulièrement par l'ensemble des copropriétaires.
La somme que devra verser annuellement chaque copropriétaire doit être établie en fonction d'un "seuil acceptable" (à définir lors de l'AG) ou du budget courant de la copropriété (minimum de 5% du paiement des charges communes). Elle sera elle-même soumise à la part que tient chaque copropriétaire dans le paiement des charges (voir le détail ci-dessous).
Actuellement, il y a beaucoup d'opposants à la constitution d'un fonds travaux : les copropriétaires eux-mêmes (qui ont peur que leur argent serve à autre chose que les travaux), les bailleurs (en cas de revente) et les pouvoirs publics (de peur d'alourdir la charge des copropriétaires les plus modestes). Le fonds travaux est bien entendu lui aussi voté d'une AG.
Il n'est pas toujours évident de s'associer à un projet de travaux dans une copropriété, heureusement pour les copropriétaires les plus modestes plus particulièrement, l'Etat et les banques proposent un certain nombre d'aides et de subventions.
La copropriété peut, par exemple bénéficier d'un Eco-prêt à taux zéro pour des travaux d'amélioration énergétique. Dans le cas d'un copropriétaire en difficulté financière, celui-ci peut également s'entendre avec le syndic, interlocuteur privilégié des établissements bancaires, pour profiter de crédits à taux préférentiels (entre 4% et 5%) auprès de certaines banques. Enfin, une multitude de subventions nationales et territoriales existent mais elles demandent le plus souvent des conditions très restrictives comme pour
l'Opération programmée d'amélioration thermique des bâtiments (OPATB).
Pour Bruno Dhont, ce système de subventions
"n'est pas cohérent et accessible à peu de personnes finalement."
Le cas particulier des coachs énergétiques pour les copropriétés
La mise en place de cet audit énergétique a vu l'arrivée de coachs énergétiques sur le secteur. Destinés à aider les conseils syndicaux un peu perdus par toutes ces procédures, les coachs énergétiques dispensent des conseils pour faire des économies d'énergie. Dans le cadre d'une copropriété, ils peuvent servir à améliorer son bilan énergétique, optimiser sa rénovation énergétique ou bien profiter de certaines aides financières particulières. Dernièrement, c'est l'Agence parisienne pour le climat (l'APC), qui a lancé un outil, le "Coach Copro", permettant de calculer un bilan énergétique simplifié, d'établir un plan de financement des travaux et de faciliter le dialogue entre syndic et copropriétaires. Cet outil disponible sur simple demande à cette adresse.