L'Association des Maires des Stations de Montagne, qui représente une centaine de stations, appelle à "dépasser des mesures existantes peu efficaces", et demande que soient adaptées d'autres mesures visant à favoriser la réhabilitation des meublées existant.
En pleine saison des vacances au ski, l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) lance un appel visant à favoriser la réhabilitation des meublés existant.
«Dans les montagnes françaises, plus de 80% de l'offre d'hébergement marchande repose sur la location meublée de résidences secondaires. Ce particularisme français conduit, depuis plusieurs années, à une mise en marché de plus en plus rare des biens immobiliers de loisir, pour des causes diverses liées à la situation personnelle et patrimoniale des propriétaires. De plus, de nombreux propriétaires hésitent à engager des frais pour rénover leur bien et satisfaire ainsi les attentes des clients», indique Gilbert Blanc Tailleur, président de l'ANMSM.
Afin de «dépasser des mesures existantes peu efficaces» et de favoriser la réhabilitation des meublés existants, l'association préconise plusieurs mesures. Il s'agit d'une part d'appliquer aux meublés de tourisme les conditions d'amortissement de la réduction d'impôt applicable aux résidences de tourisme, et, d'autre part,
«de pouvoir mettre en œuvre le régime fiscal prévu dans ce cas sans être contraint par les procédures de zonage. En effet, la majorité des communes concernées par la réhabilitation ne sont pas situées en zones de revitalisation rurale (ZRR) ou en zone 'Objectif 2'». L'ANMSM demande enfin que le dispositif des Opérations de réhabilitation de l'immobilier de loisir (Oril) soit réformé
«pour être rendu plus efficient afin de faciliter la réhabilitation des meublés situés dans un village résidentiel de tourisme».
En 2016, le problème des logements "froids", c'est à dire des logements qui sortent du marché locatif car ils sont désuets, mal équipés, mal isolés, dans des résidences (ou tours) peu esthétiques, et non rénovés, persiste, au point que l'Alpes d'Huez met en avant qu'il ne compte que 10 000 sur 32 000 lits touristiques appelés chauds, lors de l'annonce d'un plan d'investissement important, permettant notamment de
relier la station aux Deux Alpes. Le ministère du Tourisme estime qu'entre 2% et 3% des lits sortent chaque année du secteur marchand en montagne.
En plus du coût élevé et croissant de rénovation des logements et résidences, le vieillissement des propriétaires, réduit les investissements dans les logements.
Cela pénalise l'activité des entreprises de remontées mécaniques, par la baisse de la clientèle, lorsque les stations ne disposent pas d'assez de "logements chauds" pour accueillir des clients et met à mal l'équilibre fragile des exploitants à l'époque du réchauffement climatique.
Nul doute que le sujet prendra une place grandissante pour les stations dans les prochaines années à l'heure ou elles connaissent d'importants investissements !