immeubles parisiens © Kiko - MAP
Alors qu'elles avaient progressé de 1,2% en 2008, les charges de copropriétés n'ont augmenté que de 0,9% en 2009. Acculés par la crise, les ménages propriétaires ont réduit leurs dépenses, notamment en matière de travaux d'entretien. Détails.
Comme de nombreux postes de dépenses, les charges de copropriété n'ont pas échappé à la crise. Résultat : elles ont très peu augmenté en 2009, soit +0,9% en un an, à 22,3 euros le m2 en moyenne, selon l'enquête annuelle de l'Union des syndicats de l'immobilier publiée mardi. Plus globalement, les charges ont progressé de 3,7 % par an en moyenne depuis 2002, mais de 0,9 % par an seulement depuis 1990.
Les bâtiments qui disposent des plus fortes charges sont les immeubles de grande hauteur, soit 33,6 euros/m2, notamment en raison des contraintes de sécurité entraînées par ce genre de construction.
Parmi les composantes de charges impactées par la conjoncture économique, on peut citer les frais personnels qui ont reculé de 1% en 2009. Ainsi, les syndics professionnels ont choisi de faire appel à des entreprises tierces pour un grand nombre de tâches comme le gardiennage et l'entretien. C'est pourquoi le poste "sociétés extérieures" a progressé de 5,6% en moyenne chaque année depuis 2002.
L'évolution des travaux d'entretien a également connu un repli, soit - 3,1% en 2009. Toutefois, entre 2002 et 2009, on note une augmentation de 7,3%, un résultat porté notamment par l'alourdissement des contrôles dû aux nouvelles réglementations (amiante, ascenseurs...) mais aussi par les renforcements d'équipements de sécurité comme les digicodes et les interphones.
Si certains domaines ont vu leur dépenses chuter, d'autres n'ont pas faibli. En 2009, l
e niveau des charges a été tiré par cinq composantes (47.8 % du total des dépenses) : 'eau froide', 'chauffage/ECS', 'assurances' et 'honoraires du syndic'
qui portent la totalité de l'évolution observée" observe l'UNIS.
Le chauffage enregistre ainsi une hausse de 6,1%, en raison d'un hiver rigoureux et de la hausse du coût de l'énergie. Quant aux honoraires des syndics, ils affichent +3% mais cette progression "
reste modérée", selon l'enquête.
L'étude souligne de fortes disparités régionales :
"l'écart de niveau est de l'ordre de 1 à près de 2,5 entre d'une part la Bretagne, Midi Pyrénées et Poitou-Charentes avec des niveaux moyens de charges se situant entre 11 et 12 €/m², et d'autre part le Nord - Pas de Calais ou l'Ile de France, avec des niveaux moyens de charges se situant entre 25 et 28 €/m²" constate ainsi l'Unis. "
Ces disparités s'expliquent aisément, pour une large part d'entre elles, par les caractéristiques des immeubles gérés et par leurs niveaux respectifs d'équipement et de confort", est-il ajouté.
Ainsi, à Lorient, Avignon, Rennes, Toulouse, Toulon ou Montpellier, les charges oscillent entre 11 et 13,5 euros/m2, notamment à cause de plus faibles dépenses de chauffage et de frais personnels. A contrario, l'Ile-de-France tient la corde avec des charges 50% plus élevées qu'ailleurs, particulièrement à cause de trois facteurs : "l'eau froide", "les frais de personnel" et "les sociétés extérieures". Sans oublier que la région dispose d'une diffusion du chauffage collectif assez large parmi les immeubles de copropriété. Au final, cela se reflète du côté des chiffres avec des charges grimpant à 27 euros/m2 à Paris et 23,4 euros/m2 en Seine et Marne.