Maison à part : En quoi consiste l'opération "l'Eté des voisins" ? Atanase Périfan : L'été des voisins est l'un des rendez-vous mis en place dans le cadre des "Voisins Solidaires", dispositif visant à développer la solidarité de proximité tout au long de l'année. Pendant l'été, les immeubles se vident, certains habitants partent en vacances, d'autres pas... Bref, les habitudes de chacun sont perturbées. De nouveaux besoins apparaissent et nous aidons les habitants à y répondre grâce à des outils que nous mettons gratuitement à leur disposition : annuaire des voisins, guide pratique, planning... MAP : Qu'est-ce qui vous a poussé à créer ce nouveau rendez-vous ? A.P : La canicule de 2003 y a joué pour beaucoup, car si le voisinage n'avait pas été aussi absent pendant cette période, la situation n'aurait sans doute pas été aussi dramatique. En été, plus que pendant les autres périodes de l'année, certains habitants, en particulier les personnes âgées, sont fragilisés par la chaleur et se retrouvent en proie à la solitude. MAP : La chaleur, la solitude, les cambriolages aussi... Comment un voisin peut-il intervenir ? A.P : Il peut tout simplement être plus vigilant, plus attentif et plus à l'écoute. L'été est sans conteste la période de l'année où l'on est le moins stressé. Nos appartements s'ouvrent et l'on a, par conséquent, plus tendance à voir les autres : il faut donc en profiter pour essayer de tisser des relations avec eux. MAP : Et cela passe aussi par de petits services...  A.P : Oui, absolument ! L'été, un voisin peut vraiment se rendre utile. Il peut non seulement relever le courrier pour ceux qui partent longtemps, arroser leurs plantes, garder leur animal, mais également ouvrir et fermer leurs volets pour faire croire à une présence. Il peut aussi tout simplement garder un œil sur les logements inoccupés et prévenir les propriétaires en cas de problème : fuite d'eau, de gaz, incendie... D'où l'importance d'ailleurs, de laisser son numéro de téléphone, voire même un double de ses clés, à ses voisins avant son départ. MAP : A demander autant de services à ses voisins, n'y a-t-il pas un risque à ce qu'ils deviennent trop envahissants ? A.P : Il peut effectivement y avoir un risque, mais ce dernier peut être limité grâce à des moyens simples. Au lieu de faire venir son voisin chez soi pour arroser ses plantes, par exemple, on peut lui demander de le faire dans la cour. Pour éviter d'avoir à lui donner ses clés, on peut également simplement lui donner le numéro d'un proche qui, lui, les aura et sera donc le seul à pouvoir entrer dans le logement. Le tout est de trouver des codes pour que l'intimité de chacun soit respectée. MAP : Donner son numéro de téléphone, un double de ses clés... N'est-ce pas aller un peu trop loin avec des voisins ? A.P : En fait, tout dépend de la relation que l'on entretient avec eux tout au long de l'année. Il est évident que l'on ne va pas donner son numéro de téléphone à n'importe qui. De même qu'on ne va pas aller frapper à la porte de quelqu'un à qui l'on a jamais parlé. Pour le faire, il faut être dans un certain climat de confiance. MAP : Alors justement, comment faire pour devenir un peu plus proche de ses voisins ? A.P : Cela commence par un "bonjour" dès que l'on se croise puis par engager la conversation au détour d'un escalier ou d'un hall d'entrée. Il faut apprivoiser son voisin, apprendre à le connaître, mais cela ne se fait pas du jour au lendemain ! La solidarité de proximité est un travail de longue haleine, d'où la nécessité de mettre en place des rendez-vous réguliers pour inciter les gens à se rapprocher au lieu de s'ignorer. Pour en savoir plus sur l'opération "l'Eté des Voisins", cliquez sur le : www.voisinssolidaires.fr