Contrats de syndics : Pas encore d'arrêté, mais la vigilance est de mise

    Publié le 22 juin 2009 par P.P.
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    A l'occasion d'une déclaration de Luc Chatel lors d'une séance de questions devant le Sénat, le secrétaire d'Etat a précisé qu'une nouvelle enquête de la DGCCRF semblait montrer des résultats encourageants. Alors que l'Union des syndicats de l'immobilier s'en félicite, l'Association des copropriétaires lance une nouvelle opération d'analyse. Détails.
    Les enquêtes et contre-enquêtes se suivent et ne se ressemblent pas. Quoique : tout dépend du point de vue duquel l'on se place ! Au cœur de la polémique : les fameux contrats des syndics. Sont-ils oui ou non conformes à l'avis du Conseil National de la Consommation (CNC) de septembre 2007, devant marquer la fin des abus en matière de prix ? D'un côté, les syndics se félicitent : la première enquête de la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) après la publication de l'avis, affichait le taux record de 89% de conformité. De l'autre, les associations de consommateurs et de copropriétaires, comme UFC-Que Choisir, l'Arc ou la CLCV n'en finissent plus de dénoncer des abus, contre-enquêtes à l'appui. Une guerre des chiffres, dont les derniers événements ne présagent pas une issue proche.

    Pas d'arrêté... Pour l'instant

    En effet, les syndics ont été soulagés par la réponse faite au Secrétaire d'Etat en charge du dossier, au Sénat, le 9 juin dernier : pour l'instant, l'heure n'est pas à un arrêté, donnant force législative à l'avis du CNC. Luc Chatel, s'appuyant sur une nouvelle enquête de la DGCCRF, a en effet déclaré : "Je constate une réelle amélioration de la situation et je reste confiant dans la volonté des acteurs d'appliquer les mesures", lors de sa réponse au sénateur Christian Cambron, lors d'une séance de questions orales sans débat*.
    Les résultats de cette enquête de la répression des fraudes, étaient attendus depuis décembre 2008 ! Fondée sur un échantillon de 1446 syndics et 2500 nouveaux contrats, elle semble donc faire pencher la balance du côté des professionnels. Pour l'Union des syndicats immobiliers (Unis), cette enquête sonne le retour de la confiance. "Ces nouveaux résultats illustrent bien la volonté des professionnels de respecter leurs engagements de transparence, se félicite Serge Ivars, son président, dans un communiqué. La démarche que nous avions entreprise dès la publication de l'avis du CNC, avec une information importante auprès de nos adhérents et la mise en œuvre de contrats-type, porte ses fruits et nous nous en réjouissons."

    Bientôt une nouvelle enquête sur les contrats 2009 ?

    Du côté des copropriétaires, on affute ses armes. "Aux 4602 contrats étudiés par 60 millions de consommateurs, le Particulier, l'ARC, la CLCV, le Ministre Luc Chatel oppose 2500 contrats recueillis par la DGCCRF (...)" explique l'ARC dans un communiqué. Le résultat ? Un "dialogue de sourds" pour l'association des copropriétaires. Et comment y répondre ? Par une nouvelle enquête ! L'Arc entend ainsi réaliser une analyse contradictoire de 2500 nouveaux contrats de cette année 2009 et invitent la DGCCRF, la Fnaim, l'Unis, 60 millions de consommateurs et le Particulier, à en contrôler ses résultats.
    Au cabinet de Luc Chatel, on précise que cette nouvelle enquête ne signifie pas une baisse de vigilance... D'ailleurs, le secrétaire d'Etat ne précise-t-il pas dans son intervention : "s'il apparaît que les efforts s'essoufflent, je me réserve de prendre un arrêté" ?
    Le salut n'est pas encore pour tout de suite, une affaire toujours à suivre donc.
    L'intervention de Luc Chatel devant le Sénat le 9 juin 2009
    Séance de questions orales sans débat, réponse du secrétaire d'Etat chargé de l'industrie et de la consommation à la question de M. Christian Cambon, sénateur UMP Val-de-Marne intitulée "Transparence tarifaire des prestations des syndics de copropriété" :
    "Monsieur le sénateur, vous m'interrogez sur un sujet qui concerne directement la vie quotidienne de nos concitoyens et qui suscite, à juste titre, de nombreuses interrogations.
    En effet, le baromètre des réclamations des consommateurs de la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, que j'ai eu l'occasion d'installer il y a près de deux ans, a révélé qu'une part significative des difficultés liées à la facturation des syndics venaient du contrat, notamment de la répartition entre les charges qui relèvent de la gestion courante et les frais particuliers, qui sont facturés en sus.
    L'avis du Conseil national de la consommation d'octobre 2006, qui était le fruit d'une large concertation entre les consommateurs et les professionnels, avait relevé les mêmes dysfonctionnements.
    Dans un souci de lisibilité pour le consommateur, j'ai souhaité que les prestations incluses dans le forfait de base soient définies et formalisées suivant les recommandations du CNC. Cette mesure permettait d'introduire plus de transparence dans la tarification des syndics et de mettre fin à une pratique récurrente, qui aboutissait souvent au gonflement des factures.
    L'harmonisation des prestations relevant de la gestion courante doit permettre aux copropriétaires de comparer les prix et la qualité des prestations et, ainsi, de faire baisser globalement leur facture.
    J'ai donné six mois aux professionnels pour mettre en œuvre, volontairement, de nouveaux contrats conformes à cet avis. En parallèle, j'ai demandé à la DGCCRF de veiller à leur application.
    Les premiers résultats de l'enquête menée auprès de 750 syndics par la DGCCRF lors du premier trimestre 2008 montraient qu'une large majorité des contrats conclus après le renouvellement du mandat étaient globalement conformes aux recommandations du CNC.
    La poursuite de l'enquête jusqu'à la fin de 2008 dans tous les départements nous a permis de contrôler au total 1 446 syndics, dont certains cabinets indépendants que vous avez évoqués, monsieur le sénateur, et d'examiner 2.500 nouveaux contrats de syndics. Cette recherche a confirmé la teneur des résultats de la première enquête, que je viens de citer.
    En tout état de cause, le travail de renouvellement des contrats se poursuit. J'ai d'ailleurs personnellement rencontré les dirigeants des principales fédérations professionnelles de l'immobilier pour leur rappeler mon attachement à ce dossier.
    En parallèle, j'ai demandé aux services dont j'ai la charge de maintenir une vigilance toute particulière quant à l'application de l'avis, et donc de mener un certain nombre de contrôles.
    S'il apparaît que les efforts des professionnels, qui sont réels - j'y insiste -, s'essoufflent, je me réserve la possibilité de recourir à un arrêté, sur la base de l'article L. 113-3 du code de la consommation, pour rendre obligatoire la présentation des contrats selon la préconisation du CNC.
    Toutefois, je le répète, je constate pour l'instant une réelle amélioration de la situation et une mise en œuvre par la profession de ces recommandations ; je continue donc à avoir confiance en la volonté des acteurs de favoriser l'autorégulation."
    Pour voir retrouver la question et l'ensemble de l'intervention, cliquez ici.
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