Ascenseurs : les bailleurs tirent la sonnette d'alarme

    Publié le 1 février 2008 par M.D.
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    ascenseur © DR
    Après la sonnette d'alarme tirée jeudi par les bailleurs sociaux et quelques mois après la grève des techniciens d'ascenseurs, le gouvernement a décidé de repousser la date d'obligation de mise à niveau des ascenseurs prévue par la loi Robien. Les syndicats de techniciens pointent le manque d'embauches et de formations.
    Y-a-t-il un technicien pour réparer l'ascenseur ? Le gouvernement a décidé jeudi de repousser de 30 mois l'obligation de mise à niveau technique du parc d'ascenseurs prévue par la loi Robien de 2003. Celle-ci obligeait la modernisation du parc d'ici juillet 2008. Mais "cette loi était trop contraignante", a expliqué le cabinet du ministère du Logement et de la Ville, qui a repoussé la date au 31 décembre 2010. "Les entreprises sont peu nombreuses dans le secteur, il y a donc une forte pression sur elles et sur les particuliers car les tarifs pratiqués par le secteur se sont envolés", précise l'équipe de Christine Boutin. Cause de cette décision : la mobilisation de cinq bailleurs sociaux parisiens qui ont fait part, lors d'une conférence de presse jeudi matin, de leur inquiétude quant à la vétusté des ascenseurs de la région parisienne.
    "La situation n'est pas nouvelle, mais elle empire", estime Jean-Pierre Mano, président de l'Opac (office HLM de Paris), en compagnie des quatre autres bailleurs sociaux (RIVP, SGIM, SIEMP, SemPariSeine). Ils prennent en exemple les "400 ascenseurs mobilisés de façon chronique", sur les 8.000 cabines réparties sur les logements sociaux d'Ile de France, pénalisant ainsi "12.000 logements et 30.000 locataires". En ligne de mire des bailleurs sociaux, la loi Robien qui "n'est pas tenable". Et selon Jean-François Gueullette, directeur général de l'Opac, "les ascensoristes font des arbitrages en faveur des seules mises aux normes et se désengagent de l'entretient courant ? Cela concerne tout autant le parc privé et ce n'est pas seulement un problème parisien".
    Des changements qui "désorganisent la profession"
    Les bailleurs, qui estiment le coût annuel de la maintenance à 13,45 millions d'euros, insistent sur "le petit nombre de prestataires, groupes mondiaux, qui occupent l'ensemble du secteur" et demandent que soient trouvées des solutions "quant aux modalités d'application de la réglementation imposée et que les ascensoristes respectent de façon rigoureuse les engagements contractuels souscrits". La CFDT répond que ce problème n'est que "la face émergée de l'iceberg" et soulignent la pénurie d'ascensoristes. Le syndicat FGMM-CFDT demande "le respect rapide du plan d'embauche annoncé à la suite du mouvement de grève des ascensoristes d'octobre 2007, soit 1.500 emplois à court terme, et la mise en place d'un investissement dans la formation de ces embauchés". Le syndicat met aussi en cause "les changements continuels de prestataires de maintenance, par les clients cherchant à obtenir les prix les plus bas", qui ont "désorganisé la profession".
    Le parc d'ascenseurs français, qui compte 430.000 cabines, est réputé le plus vétuste d'Europe. Sa rénovation, prévue par la loi Robien, est estimée à quatre milliards d'euros, à la charge des propriétaires. Elle doit se faire par échelons jusqu'en 2018. La Fédération des ascenseurs dénombre près de 2.000 accidents par an, dont 10 très graves ou mortels. 60% des ascenseurs du parc français ont plus de 20 ans.
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