famille maison © andresr-FOTOLIA
Dans le cadre de son Observatoire permanent des marchés de l'épargne et du crédit, le cabinet d'étude et de conseil Bipe estime que les nouveaux crédits à l'habitat devraient connaître la stabilisation en 2007 et un certain reflux en 2008.
"2007 sera l'année des atterrissages" : Cyril Blesson, le directeur du BIPE, résume ainsi les résultats de l'étude publiée par le cabinet de conseil lors de la présentation de ses prévisions concernant les comportements financiers des particuliers en France.
Pour le Bipe, 2007 et 2008 se présentent comme "deux années en nette rupture par rapport à 2006, mais qui prolongeront bien certaines tendances de long terme." En effet, il estime que 2007 sera l'année de la stabilisation des nouveaux crédits à l'habitat, "après quatre années spécialement dynamiques."
Les crédits immobiliers devraient voir ainsi leur expansion ralentir et passer en-deçà de 14% contre 15% en 2006 et 22% en 2005. 2008 devrait confirmer cette tendance, le Bipe anticipant une croissance inférieure à 10%. Il parle "d'un reflux modéré de la production de crédits habitat" et ce, "dans le cadre d'un atterrissage en douceur du secteur du logement". Un atterrissage qui s'illustrerait par un repli de 2% en 2007 ainsi qu'en 2008.
André Babeau, conseiller scientifique du Bipe, associe ce reflux à un "alourdissement du remboursement des prêts immobiliers" en part du revenu disponible des ménages, qui passerait de 5,9% en 2006 à 6,3% en 2008.
En 2006, l'assurance vie avait connu une année exceptionnelle, due notamment aux "sorties" des plans d'épargne logement (PEL) de plus de 12 ans, compte tenu de la modification de leur fiscalité (les PEL avaient ainsi connu plus de 25 milliards de sorties en 12 mois, dont environ les 2/5 en direction de l'assurance maladie). Le ralentissement de la croissance du chiffre d'affaires de l'assurance vie devrait donc intervenir cette année.
La croissance de l'encours de crédit à la consommation devrait également connaître un fléchissement à 4,7% cette année en raison de l'augmentation des taux d'intérêt à court terme. Un ralentissement confirmé en 2008, estimé par le Bipe à 4,5%.
Ces ralentissements devraient favoriser une stabilisation du taux d'épargne moyen des ménages, qui se maintiendrait à 14,8% du revenu disponible en 2007 et 2008.
Le montant global des placements financiers devrait atteindre, lui, 138 milliards d'euros en 2007, pour un encours en fin d'année de 3.400 milliards d'euros.
Pour le Bipe, "au cours de ces deux années 2007 et 2008, malgré les fluctuations conjoncturelles, on voit donc bien se confirmer des évolutions qui relèvent du long terme par exemple en matière d'endettement des ménages, de place de l'assurance vie dans leur patrimoine financier et peut-être de dynamisme de l'épargne salariale."
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Le contexte européen et mondial
Cette situation française se fera selon le Bipe dans un contexte de remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), que le Bipe voit atteindre 4% en fin d'année 2007 et 4,25% fin 2008, associé à une moindre croissance de l'économie française. Pour Cyril Blesson, "la croissance française sera inférieure à celle de la zone euro en 2007 et 2008 ». Au niveau international, le Bipe évoque également "un ralentissement mondial initié par les Etats-Unis", mais écarte l'hypothèse d'une récession, préférant parler de "pause de l'économie mondiale en 2007 et d'un redémarrage en 2008", selon son directeur.