Maison à Part : En quoi consiste exactement la profession de courtier en crédit immobilier ? Geoffroy Bragadir : Le courtier en crédit immobilier est chargé de trouver le produit financier qui correspond le mieux aux besoins des particuliers. De façon imagée, c'est un peu comme s'il sortait de son chapeau un prêt bancaire au meilleur taux. En fait, il explique de manière transparente, sans tenir compte de l'emballage marketing, les différentes offres du marché et accompagne les particuliers tout au long de leur recherche de financement. MAP : Comment se déroule la prise en charge des clients ? G.B : Traditionnellement, le courtier commence par évaluer la situation financière des particuliers en fonction de leur capacité d'achat, de leurs revenus et de leurs charges… Si leurs données personnelles sont en adéquation avec leur projet, il leur soumet alors des propositions de crédits. Les clients intéressés sont alors invités à signer un mandat de recherche de financement. Le courtier réunit ensuite les pièces nécessaires à la constitution d'un dossier de financement. Ce dossier est présenté au banquier dont l'offre de prêt a été retenue. Ce dernier, après avoir calculé les risques auxquels il s'expose, donne sa décision. Si elle est positive, l'offre de prêt peut transiter une nouvelle fois par le courtier ou être signée par le client directement chez le banquier, après un délai légal de dix jours.

MAP : Quand s'arrête la mission du courtier ?

G.B : En principe, la mission du courtier s'achève lorsque les fonds ont été débloqués. Le courtier peut alors recevoir sa rémunération par la banque en question, en général elle correspond à 1% du montant financé. Chez Empruntis, nous assurons un suivi au niveau des garanties, notamment si un sinistre intervient pendant la durée du prêt. Nous pouvons également aider nos clients à mettre un terme de manière anticipée à leur prêt. MAP : Quels sont les secrets des courtiers pour trouver les prêts aux meilleurs taux ? G.B : Nous nous assurons que tous les éléments pouvant mettre en lumière le dossier de financement aient bien été pris en compte et nous tâchons de montrer aux banquiers quel est le potentiel exact de nos clients. MAP : Quelle relation entretient le courtier avec les établissements de crédits ? G. B : Nous sommes très proches d'eux puisque nous connaissons parfaitement leur politique tarifaire. Actuellement, 20% des prêts contractés dans une banque passent par des courtiers. Comme nous leur apportons un nombre non négligeable de clients, nous parvenons à obtenir des prêts à des taux privilégiés. En France, comme nous sommes obsédés par l'idée d'acheter intelligent, ça tombe plutôt bien ! MAP : Quel est l'intérêt de s'adresser à un intermédiaire pour obtenir un crédit ? G.B : Le gain de temps est énorme. Sur notre site Internet, nous établissons des propositions le jour même de l'envoi du formulaire. Un rendez-vous avec un banquier est organisé 48 heures plus tard. Imaginez le temps qu'aurait mis un particulier à faire le tour des agences, à comparer les différentes propositions et à se décider ! L'avantage en passant par une société de courtage, c'est que nous disposons de conseillers spécialisés qui sont capables de s'adapter aux besoins des clients. MAP : Est-ce compliqué pour un particulier d'obtenir un prêt immobilier ? G.B : Tout dépend de sa situation personnelle. Un fonctionnaire de 25 ans n'ayant jamais été en situation d'endettement et dont les salaires ont constamment augmenté depuis le début de sa carrière, obtiendra plus facilement un prêt qu'un célibataire de 45 ans diabétique et sans apport. L'adage bien connu « on ne prête qu'aux riches » se confirme. MAP : Y a t il un moyen de savoir que l'on s'adresse à un courtier de confiance ? G. B : Le métier de courtier n'est malheureusement soumis à aucune réglementation. Tout le monde peut donc s'improviser courtier du jour au lendemain. Les particuliers doivent absolument veiller à ce que le courtier rende les documents originaux qui lui ont permis de constituer le dossier de financement. Dans le cas contraire, il pourrait s'en servir comme moyen de pression pour obtenir une rémunération. Il faut également se méfier des courtiers qui réclament un paiement au moment de la signature du mandat de recherche de financement.