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Les chiffres sont en perpétuelle augmentation depuis 2008. Alors que l'on avait constaté une baisse significative des
cambriolages entre 2006 et 2008 (-6,6%), il n'est depuis plus question que de hausse : + 4,4 % entre 2008 et 2009, + 1,5% entre 2009 et 2010 et + 5,5% en 2011. Et parmi les biens les plus touchés, les locaux d'habitation arrivent en tête.
Rendus publics mardi par Claude Guéant, le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, lors d'une conférence de presse, les derniers chiffres font en effet état d'une augmentation de 16% des cambriolages dans les résidences secondaires et principales en 2011. Si ces dernières étaient autrefois moins touchées par le phénomène que les premières, ce n'est plus le cas : désormais, elles le sont tout autant.
Comme le précise le bulletin annuel des résultats de l'Observatoire National de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), près de 202 000 cambriolages ont y été constatés par la police et la gendarmerie, soit une hausse de 17,1% par rapport à l'année dernière, chiffre le plus élevé relevé depuis 1996.
Concernant ce type de bien, les hausses les plus fortes ont été enregistrées dans les départements du sud notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'Hérault, les Bouches-du-Rhône, le Gard, la Haute-Garonne et le Vaucluse. Du côté des résidences secondaires, le département le plus touché est celui des Hautes-Pyrénées suivi de près par le Puy-de-Dôme, l'Ariège, la Guyane, le Val-de-Marne et, là encore, la Haute-Garonne.
Pour
"lutter contre ce type de criminalité", le ministre a d'ailleurs indiqué avoir demandé à la Commission européenne la mise au point d'un plan spécifique animé par Europol et Eurojust.
"Cette criminalité est en effet, transnationale. De surcroît, plusieurs pays voisins du nôtre sont touchés de la même façon", a-t-il commenté. En parallèle, Claude Guéant a également annoncé vouloir agir à l'échelle nationale en accroissant encore la présence de la police et de la gendarmerie sur la voie publique.
"Je m'empresse de dire tout de suite, qu'il ne s'agit pas d'un retour de la police de proximité, mais d'une politique de présence", a-t-il cependant précisé.
Parmi les autres actions évoquées pour endiguer le phénomène, certains plaident en faveur d'un meilleur contrôle des sites Internet spécialisés dans la vente en ligne. Dans une interview accordée au journal
La Croix, Christophe Soullez, directeur de l'ONDRP, les pointe en effet du doigt.
"D'un côté, on recense de plus en plus de petits cambriolages, des 'cambriolages de proximité' et, de l'autre, on se rend compte que les sites de revente en ligne - qui connaissent un vrai succès - permettent facilement d'écouler des biens volés. On ne peut pas exclure un lien entre les deux", a-t-il fait observer. Aucune facture d'achat demandée, paiement en liquide, identité des vendeurs non contrôlée... Autant d'arguments qui viennent étayer sa thèse.
De leur côté, les sites visés, eBay le premier, se sont aussitôt défendus. Interrogé à ce propos par le quotidien
Le Monde, ce dernier a ainsi rappelé avoir mis en place un système de
"contrôle algorithmique permettant de repérer les objets signalés par la police et par les douanes".
Pour consulter le Bulletin annuel de la criminalité et délinquance enregistrées en 2011 (Source ONDRP), cliquez
ici.