pret immobilier financement © MAP
Selon une étude de la Fédération bancaire française, plus de la moitié des ménages français disposaient d'un crédit en 2007. Malgré une conjoncture économique et financière difficile, l'utilisation du crédit et, plus particulièrement, celui de l'immobilier, ne cesse d'augmenter. Jeunes, seniors... Personne n'échapperait à la folie du crédit. Détail des résultats.
13,8 millions, tel est le nombre de ménages français endettés en 2007. Ce qui représente un foyer sur deux. Un tel niveau n'avait pas été atteint depuis 1989 !
Et pourtant, selon une enquête de la Fédération bancaire française*, en un an, 450.000 ménages supplémentaires ont contracté un crédit. Plus précisément, le crédit immobilier est toujours aussi important dans le budget des Français. D'ailleurs, 30,6% des ménages en ont un, soit une hausse de 30,2% par rapport 2006. En 2007, sur les 7,22 millions de ménages qui ont eu recours à un ou plusieurs nouveaux crédits : on compte 10,3 millions de nouveaux prêts dont 8 millions de crédits à la consommation et 2,3 millions de crédits immobiliers. Et pour compenser la remontée des taux d'intérêts et les prix du logement, la durée des emprunts immobiliers s'est allongée à 19 ans en moyenne alors qu'elle était d'environ 15 ans au début des années 2000.
Concernant les populations, toutes les catégories n'ont pas la même approche du crédit. Les jeunes de moins de 30 ans par exemple sont de plus en plus nombreux à prendre un crédit immobilier. Alors qu'ils étaient seulement 8,4% en 1995, ils sont aujourd'hui 15,5%. Du côté des seniors âgés entre 55 et 64 ans, le recours au crédit immobilier a chuté passant de 22,6% en 1995 à 14,5%. Le constat est le même chez les 65 ans et plus.
En raison d'une conjoncture économique difficile (subprime, pouvoir d'achat...) "
les ménages perçoivent leur charge d'endettement comme plus lourde, alors que la part du revenu consacré au remboursement des crédits immobiliers s'est stabilisée en 2007", souligne l'étude. Toutefois malgré ce contexte, les ménages ne se montrent pas frileux, ils sont même 5,9% à être tenté par la souscription d'un crédit immobilier dans les six prochain mois.
Au final, les conclusions de Michel Mouillart, auteur de l'étude, font penser à une américanisation du système avec un
"poids ressenti et exprimé des charges de remboursement mais qui reste par exemple supportable pour une majorité". Il souligne également que
"le recours au crédit est avant tout un élément décisif de réalisation des projets, tant immobiliers que de consommation."Enfin même si les crédits deviennent une pratique courante et assimilée, il n'en reste pas moins que parmi les ménages endettés, la part des foyers fragiles a augmenté, passant de 6.8% en 2006 à 8.2% en 2007.
* Etude basée sur l'enquête annuelle réalisée par voie postale par la Sofres en novembre 2007 pour l'observatoire des crédits aux ménages auprès d'un échantillon de 8.000 ménages.