Après un rapport officiel de la DGCCRF accusant les agences immobilières de «pratiques abusives», c'est maintenant à la commission Attali de viser la profession. Elle juge les commissions touchées par les agences trop élevées, empêchant ainsi la relance économique souhaitée par le gouvernement.
«Les coûts de transaction demeurent élevés, en raison du poids des impôts et des commissions d'agence», écrit la commission dans son rapport. Elle précise que ces dites commissions représentent en France
«jusqu'à 6% de la transaction contre 3,2% en Suède ou même 1,5% au Royaume-Uni». Alors que la volonté du président Sarkozy est de faire de la France «un pays de propriétaires», la commission Attali estime cet objectif
«envisageable que si les coûts de transaction sont raisonnables».
Il y a quelques semaines, c'était la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui avait mis en garde les agences immobilières en relevant
«un nombre très significatif de pratiques illicites» (
lire notre article à ce sujet). Le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, avait d'ailleurs annoncé des mesures renforçant le pouvoir de la DGCCRF qui pourra désormais vérifier le respect de la loi Hoguet régissant les activités de ce secteur.
Du côté des professionnels, on reconnaît qu'il y a des problèmes. Une convention a même été signée avec le gouvernement pour «améliorer la transparence» de leur activité et «écarter toute publicité trompeuse ou mensongère». Mais si la profession s'accorde pour faire le tri entre les agents immobiliers qui travaillent dans les règles et les resquilleurs, les sentiments sont plus partagés sur les montants des commissions.
Bernard Cadeau, président du réseau Orpi, pense pour sa part que les honoraires d'agent immobilier
«ne paralysent en rien l'activité» du secteur, mais rémunèrent
«le conseil et la qualité du service rendu, indispensables compte-tenu des nombreuses contraintes réglementaires encadrant la transaction immobilière».
Une commission pour libérer la croissance
Présidée par Jacques Attali, président de PlaNet Finance et ancien conseillé de François Mitterrand, la commission est composée de journalistes, de syndicalistes, d'intellectuels, de chefs d'entreprise et d'économistes, chargés par Nicolas Sarkozy d'apporter des propositions concrètes pour desserrer les freins qui bloquent l'économie française. En matière de logement, la Commission pour la libération de la croissance (CLCF), veut notamment «raccourcir les délais d'expuclsion (dans les HLM) et limiter le pouvoir d'appréciation des juges et des préfets». Elle suggère par ailleurs une restructuration des 850 organismes HLM dont le nombre serait réduit dans un souci d'efficacité. Elle propose enfin la création d'Ecopolis, des «cités modèles», technologiques et écologiques. Pouvant accueillir jusqu'à 50.000 habitants, celles-ci constitueraient «un laboratoire écologique de la mixité sociale».