Alors que les prix de l'immobilier semblent se stabiliser, le marché ne parvient pas à se relancer. Et ce malgré des taux de crédit historiquement faibles. Selon la Fnaim, l'année 2012 enregistrera au final une baisse des transactions entre 15 et 20%. Dans ce contexte, quelles perspectives envisagées pour 2014 ? Eléments de réponses.
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Le marché (de l'ancien) a perdu en 2012 près de 30% de son activité, menaçant des dizaines de milliers d'emplois dans le bâtiment au titre de l'entretien et de la rénovation, et dans les services, agences immobilières et cabinets de gestion". Le président de la Fnaim, Jean-François Buet, n'a pas caché son inquiétude lors d'une conférence de presse faisant le bilan de l'année 2012.
La principale organisation professionnelle a d'ailleurs estimé à 10.000 le nombre de pertes d'emplois et à environ 3.000 celui des fermetures d'agence dans le secteur. Une évaluation qui s'explique par un repli du marché puisque le nombre de transactions dans l'ancien devrait atteindre 655.000 en 2012, soit une baisse comprise entre 15 et 20 % par rapport à 2011. Certes, cette dernière avait bénéficié de la révision de la loi sur la plus-value qui avait boosté les ventes avant son application. "
Actuellement, nous sommes sur une crise de confiance qui génère une certain attentisme. Les annonces liées à la fiscalité se succèdent et les citoyens sont perdus", note Jean-François Buet.
La faiblesse des taux de crédit n'ont pas boosté le marché
De son côté, Laurent Vimont, président du réseau Century 21 (près de 900 agences immobilières) précise : "
L'année 2012 a vu les acheteurs passer de la frénésie à la raison quand, dans le même temps, les vendeurs font de la résistance sur les prix". Et ce malgré des taux de crédit historiquement bas qui ont chuté à 3,23% en décembre. D'ailleurs, cette tendance se répercute dans les délais de ventes déclarés puisque, selon une étude Ifop réalisée pour la Fnaim, 85% des ventes observent un délai supérieur à 4 mois.
Concernant les prix, ils sont à l'équilibre en 2012 : "
Les prix sont plats et ils ont même amorcé une baisse, avec des disparités néanmoins entre Paris et la Province", précise Jean François Buet. Résultat : les prix ralentissent à +0,8, selon le baromètre de la Fnaim. Sur le quatrième trimestre 2012, les prix en province ont diminué de 1,5% et en Ile-de-France, ils ont progressé de 1,5%.
Côté prévisions, la Fnaim table sur un premier semestre 2013 identique au deuxième semestre 2012. Plus largement, Century 21 envisage une nouvelle baisse du volume des transactions en 2013 car "
il est à craindre que le marché ne soit alimenté que par les ventes dites forcées (provoquées par un divorce, un décès ou une mutation professionnelle)", explique Laurent Vimont. La Fnaim évoque de son côté une baisse mesurée des prix d'environ 2% sur 2013 et un volume de transactions compris entre 600 et 650.000. Reste également à savoir comment se comporteront les taux de crédit, vont-ils remonter et impacter le marché ? Poursuivront-ils leur chute ? Premiers éléments de réponses à la fin du premier trimestre.
Découvrez en page 2, les résultats de l'enquête Ifop réalisée pour la Fnaim pour aller un peu plus loin dans l'analyse
Enquête sur le marché immobilier de l'ancien (Fnaim)
logement ancien © MD - Batiactu
Selon la dernière enquête Ifop* réalisée pour le compte de la Fnaim auprès de ses adhérents, 32% des personnes interrogées ont estimé que l'offre est plutôt inférieure à la demande et 54% pensent que l'offre est plutôt supérieure à la demande. "
Dans les zones tendues, l'offre est plutôt à la hausse par rapport à la demande et les prix s'équilibrent", précise Jean-François Buet. D'ailleurs, la Fnaim indique que les portefeuilles des agences commencent à se garnir, même sur les zones tendues. En 2012, le nombre de ventes a diminué de 62% par rapport à 2010, selon le baromètre.
Parmi les facteurs explicatifs de la baisse d'activité, on peut citer "les clients qui reportent leur décision d'achat à plus tard" (63%). A ce propos, le président de la Fnaim indique : "
Il y a des personnes qui ont vraiment besoin d'acheter et qui projette de le faire. En parallèle, l'attentisme sera du côté de ceux qui font des achats dits de 'plaisir' comme avoir un appartement plus grand par exemple". Autres critères de la baisse de l'activité : "
Les conditions d'obtention difficiles de crédits immobiliers" (58%) ou encore "les prix perçus comme étant trop élevés "(56%). D'autre part, à 67% les acquisitions sont pour des achats de résidence principale. Concernant les motifs qui poussent les propriétaires à vendre, l'étude évoque en premier le changement de situation familiale, puis le désir de changement et la mutation professionnelle. Enfin, à la question : "
Les vendeurs sont-ils prêts à faire baisser les prix ?", 77% disent oui. "
Ils ont besoin de temps pour vouloir baisser les prix et en général, quand la baisse intervient, elle oscille entre 2 et 5% par rapport au prix de départ", explique Jean-François Buet.
* Etude réalisée sur un échantillon national de 400 agents immobiliers, professionnels de la transaction, interrogé à partir du fichier des adhérents de la Fnaim.
Enquête sur le marché immobilier de l'ancien (Fnaim)