Selon le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA publié ce jeudi, le marché du crédit immobilier a poursuivi sa baisse, avec -9,5% en volume et se recentre sur une clientèle plus aisée. Côté taux, ils s'établissent désormais à 3,67% en avril, contre 3,87% en mars.
"L'embellie de l'automne 2011 n'a pas suffi à inverser la tendance récessive du marché", relève Crédit Logement dans son étude. Et de préciser :
"Ce dernier se recentre sur une clientèle plus aisée à l'apport personnel croissant, au détriment des jeunes acheteurs notamment".
Selon ses dernières constatations, le repli de la production de crédit au mois d'avril est ainsi de 9,5%, portant le recul en glissement annuel à 32,2% sur les quatre premiers mois de l'année.
Lors de la conférence de presse de présentation, Michel Mouillart - professeur d'économie à l'université Paris Ouest qui pilote l'étude -a indiqué que
"Le bouleversement du marché ne va très probablement pas s'arrêter".
Alors que l'Observatoire prévoyait une production de crédits immobiliers en forte de baisse pour 2012, de 160 milliards d'euros d'offres acceptées en 2011 à 130 milliards cette année, le professeur d'économie a déclaré anticipé désormais un recul à 120 ou 125 milliards.
Des taux en baisse et un apport personnel en hausse
Côté taux, ils poursuivent également leur baisse (hors assurance et coût des sûretés) affichant pour ce mois d'avril 3,67% (contre 3,87% en mars), soit leur niveau du printemps 2011. Et, précise Michel Mouillart, cette diminution s'accompagne d'une "réduction significative des durées moyennes de prêts octroyés", aussi rapide dans l'ancien (213 mois en avril, contre 226 mois en moyenne en 2011) que dans le neuf (220 mois en avril, contre 233 en moyenne en 2011), selon l'Observatoire. En moyenne sur avril, la durée moyenne des prêts était ainsi de 200 mois, contre 204 mois en mars.
Enfin, l'étude constate également une forte progression de l'apport personnel, une réduction des montants empruntés, mais aussi une augmentation du coût moyen par opération. Une situation qu'il explique par le contexte actuel d'un marché en récession et en mutation : "
Toutes les catégories de ménages sont concernées par la hausse de l'apport moyen. La suppression du PTZ+ a fait sortir du marché toute une partie des ménages, les plus modestes, ce qui a un effet mécanique sur le taux d'apport", explique Michel Mouillart.
Ainsi, l'apport moyen représente à fin avril 28,6% du coût de l'opération contre 24,7%, en 2011. Les montants empruntés moyens sont passés quant à eux de 152.900 euros en avril 2011 à 145.800 euros en avril 2012, tandis que le coût moyen par opération a grimpé à 204.300 euros (202.900 euros en avril 2011).