Etudiants : bien se loger en 2013

    Publié le 20 septembre 2013 par R.N.-B.
    La tension locative se renforce dans certaines grandes villes de France - et les jeunes ménages et étudiants sont les plus touchés, de par leurs faibles ressources et garanties. Ce guide pratique réunit tous les conseils indispensables pour bien se loger lorsque l'on est étudiant, sans se faire avoir !
    Souvent considérés comme peu fiables du fait leurs faibles garanties financières, les étudiants sont des locataires redoutés par certains bailleurs... mais très recherchés par d'autres, car ils sont les premières victimes de la tension locative, et en deviennent des cibles faciles pour les arnaques. Prises d'assaut, les résidences universitaires ne suffisent plus à loger les étudiants, et les petites surfaces sont très prisées, en particulier dans les grandes agglomérations et les villes qui comportent de nombreuses écoles supérieures et universités.
    Quel type de bien choisir, et à quel prix ? Quelles aides sont possibles ? Quelles sources fiables pour la recherche d'appartement ? Les réponses en pages suivantes.
    Etudiants : bien se loger en 2013

    Quel type de bien pour un étudiant ?

    Les biens les plus recherchés par les étudiants sont les chambres en résidences universitaires. Leur nombre est encore insuffisant pour répondre à toutes les demandes, et les places très prisées sont réservées aux étudiants boursiers ou en difficultés financières. Adressez-vous au CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de la région où vous souhaitez vous installer.
    Vide ou meublé ? C'est la première question que devront se poser les étudiants qui cherchent un logement dans le parc privé. L'avantage évident de la location meublé est la présence d'un équipement minimum qui, si vous ne comptez rester dans la région qu'un an, facilitera votre installation et réduira vos dépenses d'emménagement. Notez que le préavis de départ passe alors de trois à un mois - ce qui signifie aussi que le propriétaire peut vous demander de quitter les lieux dans le mois suivant !

    La colocation, un mode de logement à part

    La colocation attire de plus en plus d'étudiants, lassés d'être cloîtrés dans des chambres de bonne. Les biens de grande surface sont plus faciles à trouver sur le marché - encore faut-il trouver des compagnons de location, et cohabiter avec eux !
    Le contrat de location doit alors être établi aux noms de tous les colocataires. "Si vous avez signé un bail avec une clause de solidarité, le colocataire qui quitte les lieux avant la fin du bail est tenu au paiement des loyers et charges, et plus généralement à toutes les obligations qui en découlent jusqu'à son terme" précise Century 21, dans son guide pratique. En effet, il n'existe pas de contrat spécifique à la colocation - ni de réel cadre juridique pour ce mode de logement.
    Autant de raisons qui donnent mauvaise réputation à la colocation ! De nombreux bailleurs privés la considèrent comme source d'abus (fêtes, tapage, dégradation du bien, etc.). En 2013, l'offre de logements en colocation a baissé de 16%, et les étudiants sont concurrencés par de jeunes actifs, victimes de la tension du marché, et qui se trouvent obligés de se tourner vers le partage d'un bien.

    Une chambre chez l'habitant

    Et si vous choisissiez une colocation un brin originale... avec un senior ? Le concept de colocation solidaire se développe de plus en plus, répondant à trois problèmes de société : la pénurie de logements, la solitude des personnes âgées, et leur précarité croissante. Certaines associations proposent une chambre chez un senior contre la réalisation de services (travaux, ménages, etc.), mais attention, les horaires de présence auprès de la personne âgée sont alors réglementés.
    Moins contraignante, la location d'une chambre dans une famille. Idéale pour les étudiants étrangers, cette solution permet de s'intégrer rapidement dans une nouvelle ville (ou un nouveau pays). Lokaviz, centrale du logement créée par le CNOUS, propose des annonces toute l'année.

    Quelques pistes pour trouver un logement étudiant :

    Le site du CNOUS
    La platerforme Lokaviz
    Le site de Location-etudiant.fr
    L'agence ImmoJeune
    L'association Ensemble 2 générations
    Le site d'Atome, l'hébergement en famille
    Quel type de bien pour un étudiant ?

    Le logement étudiant, combien ça coûte ?

    Le logement étudiant est de plus en plus cher, et les difficultés financières des jeunes de plus en plus importantes. Certains propriétaires profitent du départ d'un locataire pour augmenter significativement le loyer, confortés par la tension locative.
    Outre le loyer (au premier semestre 2013, 451 euros en moyenne pour un studio, 572 euros pour un deux-pièces, selon l'observatoire des loyers Clameur), les charges, l'électricité, l'eau et le chauffage, d'autres frais importants sont à prendre en compte :
    - Un dépôt de garantie vous est réclamé à la signature du bail. Il permet de couvrir les impayés de loyer et les éventuels dégâts que vous causerez dans l'appartement. C'est une avance d'un mois de loyer qui vous sera remboursée à votre départ, mais qui doit être prise en compte dans le budget initial.
    - L'assurance habitation est obligatoire, et le propriétaire peut vous réclamer une attestation avant la signature du bail. D'autres assurances complémentaires existent, mais sont facultatives. A vous de juger comment bien assurer votre logement, en fonction de la valeur de vos biens notamment.
    - Les frais d'entretien courant du bien, qui doivent être pris en charge par le locataire.
    - La taxe d'habitation, redevable par tout locataire présent dans le logement au 1er janvier, est prélevée au mois de septembre ou octobre. Certaines résidences du Crous en sont exemptées. "En cas de difficulté de paiement, il est possible de négocier un délai auprès du centre des impôts. Ils peuvent accorder des prolongations, voire un dégrèvement partiel" précise Lokaviz.
    - Les frais d'installation, souvent oubliés dans le coût total, et qui ne sont pourtant pas négligeables : équipement et mobilier, mais aussi location d'un véhicule pour le déménagement en lui-même. Si vous passez par une agence immobilière pour dénicher votre nouveau logement, les frais d'agence sont également à additionner.
    Selon une étude du syndicat étudiant UNEF, en 2013, ces frais annexes dépassent les 600 euros par an à Paris. Un budget d'autant plus important que leurs études poussent certains étudiants à changer de ville tous les ans ou tous les deux ans.
    Le logement étudiant, combien ça coûte ?

    Comment financer son logement étudiant ?

    Pour compléter le budget souvent limité des étudiants, plusieurs aides existent, à l'échelle nationale, régionale et locale.

    Les aides de la CAF

    Les plus connues, l'Aide personnalisée au logement (APL) et l'Allocation de logement à caractère sociale (ALS), sont versées par la Caisse d'allocation familiale* (CAF). Elles ne sont pas cumulables, et répondent à des conditions d'attribution strictes, comme la surface du logement (9 m² au moins), son état, et vos ressources. Ces aides sont valables également pour les résidences universitaires et les appartements meublés.
    Si elles étaient auparavant rétroactivement versées depuis le début de l'année scolaire, les aides de la CAF ne le sont plus. Ne tardez donc pas à déposer votre dossier ! Par ailleurs, les aides sont versées en fin de mois et "automatiquement suspendues au 1er juillet pour tous les étudiants, sauf si vous informez la CAF que vous conservez votre logement au-delà de cette date" indique Lokaviz.

    La Caution locative étudiante

    La Caution locative étudiante (CLÉ) est une aide destinée aux étudiants dont les familles ne peuvent jouer le rôle de caution. Testée depuis la rentrée 2013, elle devrait être généralisée à l'ensemble de la France dès 2014.

    L'Avance Loca-pass

    Ce prêt sans intérêts ni frais de dossier est accordé par un organisme d'Action logement, pour financer le dépôt de garantie d'un logement du parc public ou privé. L'étudiant doit en revanche être salarié ou stagiaire sous contrat dans une entreprise.

    Les aides locales

    Un Fonds de solidarité pour le logement (FSL) est instauré dans chaque département, pour aider les locataires en difficultés. Il peut servir à financer le premier loyer, le dépôt de garantie ou encore l'assurance du logement.
    Certaines communes proposent des aides destinées aux étudiants, comme l'AILE à Paris (Aide à l'installation dans un logement pour les étudiants). Ce versement de 900 euros est destiné aux étudiants boursiers ou non locataires d'un logement vide.
    * Pour plus d'informations sur les aides au logement de la CAF, un numéro spécial est réservé aux étudiants : 0810.29.29.29 (prix d'un appel local depuis un poste fixe).
    Comment financer son logement étudiant ?

    Attention aux abus et arnaques

    Jeunes, peu au fait de leurs droits en matière de logement et parfois nouveaux venus dans la région, les étudiants sont une cible facile pour les personnes mal intentionnées. Lokaviz alerte les futurs locataires sur certaines annonces "insolites", proposant un loyer étonnamment bas, une photo sans lien avec l'appartement ou réclamant l'envoi d'argent pour réservation du bien - une pratique interdite depuis 1989 !
    Confortés par la pénurie de logements, certains bailleurs glissent des clauses parfois illicites et abusives dans les contrats de location, en particulier pour les meublés, comme le précise une étude de la Commission des clauses abusives de septembre 2013. D'autres multiplient les papiers à fournir avant signature du bail, réclament l'engagement de plusieurs garants, ou le versement d'une caution équivalent à trois mois de loyer.

    Les "marchands de liste"

    Attention aux marchands de listes, ces prétendus professionnels de l'immobilier qui vendent des listes de biens à la location destinés aux étudiants. Ces documents, dont le prix s'élève souvent à plusieurs centaines d'euros, s'avèrent n'être que "de simples fichiers d'informations sur des biens disponibles, correspondant à des critères limitatifs et approximatifs imposés par [les vendeurs de listes] et extrêmement vagues", selon l'association de consommateur UFC-Que choisir, qui dénonce régulièrement ces pratiques.
    Notez que la loi Alur, votée à l'assemblée en septembre 2013, prévoit d'imposer que les propriétaires confient un mandat exclusif au marchand de liste pour que leur bien puisse être proposé à la location.

    La location contre services

    Autre pratique courante, la location "contre services" : au lieu de payer un loyer, ou en complément d'un loyer très bas, l'étudiant s'engage à réaliser de menus travaux (jardinage, ménage, garde d'enfants ou d'animaux, cours de langue, etc.). Le concept est encore mal encadré par la loi - bien qu'il ait été débattu à l'Assemblée en septembre 2013 - ce qui donne lieu à des abus, notamment concernant la nature exacte des services demandés...
    Lokaviz conseille de rédiger un contrat de travail : "En plus de marquer clairement les conditions (nombre d'heures ou type du service), il peut définir les responsabilités en cas d'accident, simplifier vos démarches d'assurance. Il faut aussi demander une attestation de logement contre services pour la CAF".
    Attention aux abus et arnaques
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