famille maison © andresr-FOTOLIA
Le président de la République a affirmé mardi que la déduction fiscale des intérêts des emprunts immobiliers s'appliquerait pour tous ceux en cours.
«Je l'ai promise et je la ferai» : Nicolas Sarkozy, a réaffirmé mardi que la déduction fiscale annoncée des intérêts concernant l'achat d'une résidence principale s'appliquerait «à tous les emprunts en cours.» Cette déclaration vient démentir les déclarations faites la semaine dernière par le ministre du budget Eric Woert, qui avait affirmé que la déduction ne s'appliquerait qu'aux résidences principales achetées après le 6 mai, jour de l'élection du nouveau président.
Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a néanmoins précisé mercredi au micro de France Info que cette mesure serait assortie d'un plafond car «on ne va pas déduire les intérêts pour l'achat d'un hôtel particulier dans le centre de Paris ou d'un château en Sologne.»
La CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) voit cette mesure comme «une très bonne chose pour faciliter l'accession,» mais demande également des éclaircissements sur la forme précise que prendra cette mesure. La CLCV précise qu'elle considère cette annonce «positive» même si elle ne représente pas «une réponse suffisante pour permettre l'accession à la propriété de nombreux foyers» qui ne pourront pas surmonter les prix actuels de l'immobilier. Et d'ajouter que «limiter les dispositions en faveur de l'accession aux seules réductions fiscales risque, en agissant sur les prix d'avoir peu d'impact.»
La Confédération nationale du logement (CNL) fait part dans un communiqué de son mécontentement face à cette mesure «scandaleuse» qui ne tient «aucun compte de la grave crise dans laquelle se trouvent de nombreux habitants et sans-abri de ce pays. Cette mesure est très onéreuse et risque de limiter considérablement les autres initiatives en faveur du logement.» Jean-Pierre Giacomo, président de la CNL, indique que «cette mesure ne profitera pas à ceux qui en ont le plus besoin. Les primo-accédants n'en seront pas les grands bénéficiaires comme le prédisent de nombreux économistes. Cela risque au contraire de leur nuire avec une probable flambée des prix.» Le PCF partage cet avis, et affirme «qu'il y a fort à parier que les principaux bénéficiaires seront ceux qui disposent de la plus grande capacité d'endettement.»
Le coût que pourrait engendrer cette mesure sur le budget de l'Etat varie selon les observateurs. Pour Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l'UMP, il s'agirait de «trois à quatre milliards sans doute.» Ségolène Royal, candidate PS à la
présidentielle, s'interrogeait de son côté au micro de LCI sur la manière «dont ce cadeau fiscal sera financé, sur quelles catégories sociales seront pris ces deux à cinq milliards d'euros.» Plusieurs économistes évoquent de leur côté un cout de 10 milliards d'euros sur l'ensemble de la législature.
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