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Jacques Poindron, juriste et porte-parole de l'Association française des usagers de banques, annonçait il y a deux semaines sur Maison à part,
"actuellement les taux grimpent, donc l'endettement des ménages s'aggrave puisque leurs salaires, eux, ne s'alignent pas à cette inflation. Les prêteurs ont donc tendance à proposer un taux variable car ils craignent cette remontée des taux. Nous allons faire une alerte sur ce point." Et quelle alerte ! L'Afub a en effet annoncé en début de semaine une augmentation significative des plaintes d'emprunteurs auprès de ses services, ces derniers ayant vu leurs mensualités augmenter significativement, en plus de la durée de leur crédit.
En seulement deux semaines, l'association a en effet reçu plus de 250 témoignages, là où elle n'en connaissait que quelques-uns auparavant. Principaux établissements mis en cause par l'Afub, les agences bancaires spécialisées et adeptes de ce taux variable : l'UCB et le Crédit Foncier. Leurs victimes ? Des particuliers ayant souscrit un prêt à taux variable en 2005 et 2006.
Jacques Poindron expliquait en effet sur Maison à part,
"avec un taux fixe, le taux et la durée du prêt ne bougent pas. Le taux est fixé par la Banque de France. On sait à quoi l'on s'engage. A l'inverse du taux variable, avec lequel l'établissement prêteur peut, par une clause prévue au contrat, faire varier soit la durée du prêt, soit le taux, soit un mix des deux en fonction de la conjoncture." Le taux variable sera ainsi "pur" ou "capé".
On parle ainsi de "capés sur le taux" pour des prêts aux taux maximal et minimal fixés dès leur signature et de "capés sur la mensualité" pour ceux dont la mensualité est fixe et la durée allongée. Une forme de taux variable à laquelle il faut faire attention rappelle le courtier en ligne Empruntis : ce contrat
"est souvent assorti d'une clause stipulant que si le mécanisme d'allongement de la durée ne suffit pas, la mensualité sera elle aussi relevée."
Se dirige-t-on vers une crise telle que la connaît les Etats-Unis ?
La forme pure est quasi inexistante en France comme Jacques Poindron le mentionnait lors de son interview. Ce qui lui fait dire que
"ce qui arrive aux Etats-Unis ne devrait pas arriver en France. Car ici, le rallongement des prêts prime en cas de réévaluation des échéances. Dans ce cas, le surenchissement ne vise pas directement le pouvoir d'achat." De plus,
"avec le relevé des taux à la Banque de France, aujourd'hui, la différence entre les deux formes de prêts est très faible, le taux variable ne se justifie pas. Aujourd'hui, avec le contexte actuel, il faut donc avoir le réflexe de refuser l'indexation." Tout en nuançant sur le fait qu'un réajustement au bout de 10 ou 15 ans - une pratique habituelle - ne veut pas dire variabilité du taux. Les prêts posant problème sont donc ceux dits "capés".
Geoffroy Bragadir d'Empruntis explique quant à lui ces situations par le fait que
"l'allongement de la durée est souvent limitée à cinq années, si ce mécanisme ne suffit pas pour faire face à la hausse des taux d'intérêt, il faut ensuite s'attaquer à la mensualité." Une disposition devant être toutefois mentionnée
"obligatoirement dans les termes du contrat pour être applicable."
Face à une hausse trop importante de ses traites, il convient donc de se rapprocher de son banquier dans les plus brefs délais pour trouver une solution amiable de renégociation ou de rachat de crédit. N'hésitez pas à prendre conseil auprès d'une association telle que l'Afub ou d'un avocat spécialisé.
Retrouvez l'intégralité des conseils de Jacques Poindron, interrogé sur le prêt immobilier par Maison à part.
Prêt immobilier : se lancer, un dossier de la rédaction de Maison à part.