La zone classée s'étend sur 1.810 hectares, soit environ la moitié de la superficie de la ville, de l'intérieur des boulevards jusqu'à la Garonne. Ce périmètre comprend le «port de la lune», c'est-à-dire le croissant formé par la Garonne sur la rive gauche et les berges de la rive droite. Une zone dite de «sensibilité patrimoniale» est également reconnue, qui recouvre l'ensemble du territoire de la ville, et huit communes limitrophes. Cette distinction par l'Unesco vient ponctuer une démarche entamée par la ville de Bordeaux en 2003. Mais pour le maire Alain Juppé, il s'agit d'un travail bien plus long. Dans un communiqué, il indique que «Bordeaux est exemplaire par l'unité de son expression urbanistique et architecturale, qui n'a connu pratiquement aucune rupture stylistique pendant plus de deux siècles.» L'inscription au Patrimoine mondial n'apporte pas de financements directs de la part de l'Unesco quant à la préservation du bien concerné, mais cette récompense génère un intérêt du grand public qui voit dans cette distinction un gage de qualité. Les retombées sont donc à observer du côté touristique puis économique.

Rester exigent

La ville devra continuer de répondre aux exigences de l'Unesco en s'engageant à préserver et à transmettre l'identité bordelaise et le patrimoine architectural aux générations futures. Tous les cinq ans, la ville s'engage à remettre à l'Etat un rapport argumenté qui sera transmis à l'Unesco, dans lequel Bordeaux présentera les comptes-rendus de travail pour la gestion et l'entretien du bien récompensé, en indiquant éventuellement les études scientifiques, activités éducatives et projets de recherche liés à la sensibilisation au bien. Les bordelais ont fêté ce classement le dimanche 1er juillet, avec des concerts et la composition du mot «UNESCO» par le public, immortalisée par un cliché souvenir.