Souscrire une assurance hors banque lors d'un emprunt immobilier reste très compliqué, selon l'étude publiée par le cabinet d'expertise Bao, qui pointe du doigt le quasi-monopole des banques. Résultats chiffrés.
"Un tiers seulement des jeunes emprunteurs souscrit actuellement son assurance hors banque. Ils pourraient être le double avec une information suffisante et une réelle liberté de choix", commente le cabinet d'assurance-emprunteur, Bao, qui publie une étude réalisée en décembre dernier, sur un panel de 290 emprunteurs de moins de 40 ans.
Habitués à négocier le taux de leur crédit, les emprunteurs s'investissent beaucoup moins lorsqu'il s'agit de comparer les offres d'assurance. Un tort, selon Bao qui assure dans son communiqué de presse qu'à garanties équivalentes, ces clients pourraient réaliser jusqu'à 10.000 euros d'économies sur la durée de leur prêt.
Pour endiguer ce phénomène, une fiche standardisée d'informations obligatoires a été mise en place, depuis juillet dernier. Mais, dans les faits, deux problèmes subsistent : d'une part, cette feuille est souvent remise trop tard par le banquier et, de l'autre, ce dernier n'est pas contraint d'y préciser ses exigences. Au moment de la signature du prêt, la banque peut donc contester le choix de son client.
Dans le cadre de la réforme du crédit à la consommation, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a annoncé un projet de loi qui doit bientôt être examiné par l'Assemblée nationale. L'objectif ? Ouvrir le marché des contrats assurance-emprunteurs, de cinq milliards d'euros de primes annuelles, aux grands assureurs de particuliers comme la MAIF, la MAAF ou encore la MACIF.
La nouvelle législation devrait avoir plusieurs atouts, comme d'apporter une meilleure information aux emprunteurs, notamment sur leurs garanties incluses dans le contrat d'assurance auquel ils souscrivent, et des tarifs plus compétitifs. En attendant, la vigilance reste de mise. La commission des affaires économiques a proposé plusieurs amendements offrant la possibilité de renoncer ou de changer annuellement d'assurance, pour accroître la liberté des emprunteurs. Elle a également repris la position de l'Autorité de la concurrence qui suggère de compléter les propositions législatives initiales auprès des banques en leur interdisant, notamment, de proposer un taux d'emprunt moins intéressant, si l'assurance choisie est hors banque et de motiver par écrit tout refus d'un contrat émanant d'un problème d'équivalences de garanties.