Conséquence de la crise qui a touché le dernier trimestre 2008, les notaires ont observé un effondrement du volume des ventes au premier trimestre 2009 en IdF, atteignant -40%. Détails.
Selon l'étude établie par la Chambre des notaires de Paris publiée le 28 mai, les ventes totales de logements, anciens et neuf, ont connu une baisse de plus de 40% au premier trimestre 2009. Un chiffre jamais atteint depuis 1996 (date de création des bases de données notaires). La raison d'une telle chute ?
"C'est la conséquence de la crise économique qui a touché la France au second semestre 2008, période qui a vu un effondrement des promesses de vente, entraînant une chute des actes notariés au premier trimestre 2009", a déclaré Jean-François Humbert, Président de la Chambre repris par l'AFP. Car en effet, les études de notaires ne portent que sur les actes accomplis (une promesse de vente mettant à peu près trois mois à se concrétiser, ndlr).
22.980 ventes ont ainsi eu lieu au premier trimestre 2009, contre 39.580 à la même période en 2008. Un mouvement
"même si c'est à des degrés légèrement différents, tant sur le neuf que sur l'ancien, tant pour les appartements que pour les maisons, tant à Paris qu'en Petite ou Grande Couronne" explique l'étude.
En revanche, note-t-elle, les premiers chiffres d'avril témoignent
"d'un certain dégel du marché et se traduisent par un léger redressement du nombre des ventes". Attention
"sans constituer un véritable redressement de tendance." Parmi les signes de cette légère reprise, les notaires ont observé en premier lieu que les primo-accédants et les investisseurs reviennent, ne rencontrant pas
ville paris © Kiko-MAP
de problème de financement,
"notamment au regard des prêts-relais". Le logement neuf est également porté par le dispositif Scellier concernant l'investissement locatif. Doublement du prêt à taux zéro, extension du Pass-Foncier renforce aussi le secteur des primo-accédants. Tout cela néanmoins ne permet pas de parler de reprise, explique les notaires :
"Les transactions correspondant au noyau dur du marché immobilier, celle qui répondent aux besoins des classes moyennes franciliennes, et notamment des familles, restent encore à un niveau faible."
Oui, il y a baisse, mais elle reste mesurée à Paris :
"tous les secteurs du marché [en IdF] sont aujourd'hui concernés par la baisse des prix." Les indices Notaires-INSEE à Paris affichent ainsi -1% en rythme annuel et -2,1% pour le seul premier trimestre 2009. En Grande Couronne, la chute est plus franche, à -8%, tandis que la Petite Couronne s'affiche à -5%. Les maisons connaissent la plus forte baisse, -8,8% sur un an, les appartements diminuant de -2,9% en rythme annuel.
Quelles prévisions pour le marché ?
"Nos projections tablent désormais sur un scénario de baisse des prix de 10% en 2009, le mouvement étant moins accentué à Paris (probablement 8%) en Petite Couronne (aux alentours de 9%), qu'en Grande Couronne (environ 12%)."
Restent des "
incertitudes" pour les notaires : quid de l'évolution de la situation économique au second trimestre et du climat de confiance des ménages ? Les vendeurs sont réticents à accepter une baisse et préfèrent retirer leurs biens du marché :
"pourtant il est clair que les prix constatés dans les actes de ventes marquent désormais souvent un décrochement mais pas un effondrement par rapport au niveau atteint en 2008" explique l'étude. Et de tacler les autres baromètres qui annonceraient des hypothétiques effondrements des prix de 20 à 30%...
"La très grande majorité des vendeurs potentiels est donc encore en mesure d'enregistrer une vraie plus-value." Pour les acheteurs, la conjoncture est elle-aussi favorable.
Quant au financement,
"il est néanmoins essentiel que les banques adoptent une position moins restrictive quant aux conditions de prêt, répercutent davantage et plus rapidement la baisse décidée par la BCE et apportent une réponse plus compréhensive aux demandes des acquéreurs potentiels qui doivent revendre pour acheter."
P.P.