L'observatoire de l'Union Nationale de la Propriété Immobilière (UNPI) a analysé l'évolution des taxes foncières sur les propriétés bâties depuis sept ans. Elle révèle une augmentation moyenne de plus de 21%. Parmi les villes les plus touchées : Paris, Argenteuil, Nantes ou encore Saint Denis. Détails.
L'UNPI tire la sonnette d'alarme. Via son observatoire, elle constate en effet qu'entre 2007 et 2012 la taxe foncière a augmenté de plus de 21% en moyenne sur tout le territoire national. Un chiffre qualifié "d'exorbitant" par Jean Perrin, président de l'UNPI.
"Ça devient insupportable, commente-t-il.
Les propriétaires ne vont bientôt plus pouvoir faire face. Pour certains, la taxe équivaut à plus de deux mois de loyers. Il va vraiment falloir que les élus comprennent qu'il faut calmer le jeu".
Si ces derniers sont pointés du doigt, c'est parce que ce sont eux qui fixent les taux d'imposition qui rentrent dans le calcul de la taxe. Ils ne cessent d'augmenter alors que, dans le même temps, l'assiette de l'impôt, qui est fixée par l'Etat via la loi de finances, subit elle aussi chaque année une hausse notamment en raison de la majoration de la valeur locative des propriétés bâties.
"En théorie, en majorant les bases d'imposition (en fonction de l'inflation), le législateur évite aux élus d'avoir à accroître leur taux d'imposition, explique-t-on à l'UNPI.
"Dans les faits, départements et communes ajoutent à cette augmentation celle de leur taux". Une double augmentation qui entraîne forcément une flambée de la taxe foncière.
"Nous sommes conscients que les collectivités doivent faire face à d'énormes dépenses et sont obligées de collecter de l'argent mais, il faut raison garder pour éviter d'aboutir aux délires aux taux délirants auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés", insiste Jean Perrin.
A titre d'exemple, l'UNPI indique qu'un contribuable ayant payé 1.000 euros en 2007 se retrouve amené à payer 1.211 euros en 2012, soit une augmentation de 21,17%. Un taux qui correspond à l'augmentation moyenne relevée dans l'hexagone cependant, de nombreuses communes se situent bien au delà. C'est notamment le cas à Paris où les propriétaires ont vu la taxe augmenter de 67,90 %, cette hausse étant due à la création en 2009 d'un taux départemental à ajouter au taux communal dans le calcul de l'impôt. Argenteuil, Nantes, Saint-Denis et Clermont-Ferrand occupent également le haut du classement avec respectivement 36,71%, 30,64%, 30,15% et 28,04%. (voir en bas de l'article le détail des villes où la taxe foncière a le plus flambé)
En réaction, l'UNPI plaide pour que
"les taux de taxe foncière soient bloqués" et, dans le même temps, que
"l'augmentation des produits de taxe foncière résulte uniquement de la majoration légale des valeurs locatives".
Top des 20 villes les plus peuplées où la taxe foncière a le plus flambé entre 2007/2012 :
1 - Paris 67,90 %
2 - Argenteuil 36,71%
3 - Nantes 30,64 %
4 - Saint Denis 30,15%
5 - Clermont-Ferrand 28,04%
6 - Montreuil sous-bois 25,49%
7 - Angers 25,27%
8 - Metz 25,07%
9 - Courbevoie 24,68%
10- Rennes 24,63%
11 - Nancy 24,37%
12 - Saint-Etienne 23,51%
13 - Nice 23,26%
14 - Perpignan 22,56%
15 - Le Mans 22,20%
16 - Rouen 22,15%
17 - Amiens 21,49%
18 - Saint Paul 21,08%
19 - Dijon 20,86%
20 - Mulhouse 20,46%
*
A noter que l'intégralité des résultats de l'observatoire de l'UNPI, soit les chiffres de plus de 36.000 communes, sont consultables en cliquant ici.