Le nombre de mises en chantier de logements enregistré en France au cours des trois derniers mois a chuté de près d'un tiers par rapport à la même période de l'année passée. Détails chiffrés et réactions.
Les mises en chantier de logements ont fortement chuté au premier trimestre 2009. En tout, seules 58.321 unités ont été dénombrées, soit une baisse de 32,6% par rapport à la période comprise entre janvier et mars 2008. Selon l'AFP, le nombre de
permis de construire a également baissé de 19,1% pour les trois premiers mois de 2009 à 92.304 unités. Sur un an (d'avril 2008 à mars 2009), le repli observé est un peu moindre, de l'ordre de 18,3% (330.666 unités) pour les mises en chantier et de 13,4%, soit 423.159 unités, pour les permis de construire.
Dans le secteur non résidentiel, les permis de construire baissent de 13,9% à 40.420.400 m² sur une année mais augmentent de 4,6% à 10.089.700 m2 sur trois mois à fin mars. Pour les mises en chantier de ce secteur, la baisse atteint 18,1% sur un an (33.402.900 m²). Elle plafonne à 29,8% sur trois mois toutes surfaces confondues (6.352.800 m²).
Pourtant, la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) se refuse à voir en 2009 une année noire. Elle table au contraire sur un rebond d'ici à la fin de l'année grâce au plan de relance de l'économie :
"Les dispositions de ce plan, notamment les mesures fiscales pour les investisseurs qui achètent pour louer et le doublement du prêt à taux zéro pour le logement neuf, incitent les promoteurs à relancer le développement d'opérations même si cela prend un peu de temps pour construire", a déclaré à l'AFP le président de la FPC, Jean-François Gabilla.
"A partir de septembre il devrait y avoir une reprise des mises en chantier grâce aux mesures du plan de relance", a-t-il ajouté.
Pour Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X-Nanterre, l'année 2009 devrait enregistrer une chute de plus de 10% des mises en chantier, pour tomber à environ 325.000 contre 368.609 en 2008 et 437.086 en 2007 :
"Cela signifierait un recul de 45.000 mises en chantier en 2009, le plus fort des 50 dernières années après ceux de 2008 (-67.000) et de 1982 (-55.000)", précise-t-il. Des données qui s'expliquent, selon lui, par la diminution des crédits accordés aux particuliers pour les logements neufs et la remise en question de l'accession à la propriété par les ménages, qui craignent d'être frappés par la montée du chômage.
De son côté, le Meedat (ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du développement durable et de l'Aménagement du territoire) a mis en garde sur le maniement de ces chiffres, arguant que le nouveau dispositif statistique mis en place aurait
"fortement affecté les données de mars 2009 et plus particulièrement les ouvertures de chantiers".