Face à une crise mondiale et un pessimisme affiché par beaucoup, la Banque Centrale tente d'enrayer la spirale. Avec une cinquième baisse de son taux directeur en six mois, la BCE essaie ainsi de redonner un dynamisme perdu au crédit. Car la première idée est bien celle-ci : redonner aux banques des liquidités avec ce taux réduit, grâce auxquelles elles pourront appliquer elles-mêmes un taux moins important aux particuliers. Jean-Claude Trichet veut croire à une reprise. Il aurait ainsi déclaré ce lundi 9 mars, "l'économie mondiale se rapproche de la reprise." "Sous l'effet des différentes actions précédentes de la BCE, explique Geoffroy Bragadi, fondateur du courtier Empruntis.com, les taux dérivés comme l'euribor ont déjà subi de très fortes baisses avec une conséquence directe pour les banques mais également pour l'emprunteur : les banques se refinançant à des taux moins élevés, elles proposent aux emprunteurs des crédits à des taux parallèlement moins élevés." Par cette baisse importante du taux d'intérêt appliqué aux opérations principales de refinancement de l'Eurosystème - 50 points de base - il s'élève ainsi à 1,50 %. Depuis octobre dernier, date de la première baisse, les taux d'intérêt aux particuliers auraient ainsi baissé de 80 points de base note Empruntis.com, soit de 5,65% à 4,55% sur 15 ans au 4 mars 2009. "Dans ce contexte, les taux fixes des crédits aux particuliers devraient se maintenir à des niveaux bas, autour des 4,40%/4,50%, prédit Geoffroy Bragadir. Les taux variables, directement impactés par les baisses de l'euribor, devraient eux revenir de façon plus franche dans les barèmes de nos banques partenaires et afficher dans les semaines qui viennent des taux de plus en plus bas." Baisse des taux et durée des prêts en légère hausse Publiée lundi 2 mars, l'étude de l'Observatoire Crédit Logement / CSA a expliqué de son côté qu'en février, les taux moyens des prêts ont poursuivi leur recul, s'établissant à 4,62% (4,63% pour l'accession dans le neuf et 4,60% pour l'accession dans l'ancien), contre 4,78% en janvier. "En trois mois les taux, revenus à leur niveau de novembre 2007, ont donc reculé de 53 points de base, baisse qui n'avait pas été observée depuis 1993", souligne l'Observatoire. A l'inverse, la durée des prêts a quelque peu progressé, s'établissant en février à un peu moins de 220 mois contre 215 en janvier. Le coût relatif des opérations réalisées s'est, lui, stabilisé à 3,67 années de revenus.