Après avoir connu son plus haut taux en 2008 en atteignant les 4%, le livret A poursuit sa chute et redescend à 1,25% à partir du 1er août 2013. Quelques explications s'imposent. Tout a commencé avec la publication, le 11 juillet dernier, des chiffres de l'inflation. Le taux de rémunération du livret A étant calculé automatiquement sur celle-ci, il était censé baisser jusqu'à 1% car l'inflation était moindre cette année. Le lendemain, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, tient à tempérer cette diminution en lui préférant une descente à 1,25%. Lorsque la Banque de France déroge à la règle du calcul automatique (comme ce fut le cas en 2012 quand le taux a été abaissé à 1,75% et non à 1,50%), la décision finale revient au gouvernement. Dans la matinée, la décision de suivre les recommandations de Christian Noyer a été officialisée par Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie et des Finances.

Une baisse qui ne convainc pas

Le choix de ne pas descendre en-dessous des 1,25% a été mûrement réfléchi par le gouvernement comme l'a confirmé Pierre Moscovici lors de la conférence de presse ce jeudi 18 juillet 2013 : "Une baisse de 1,75 à 1% aurait été très importante, nous avons décidé de nous affranchir de cette formule. Ce taux permet de garantir le pouvoir d'achat du Livret A en le maintenant au-dessus du niveau de l'inflation." Toutefois, ce nouveau taux ne convainc pas tout le monde. A commencer par l'Association nationale de défense des consommateurs (CLCV) qui déplore une baisse qui "tendrait à accroître la fragilité des ménages à revenu modeste et, contrairement à l'effet attendu par le gouvernement, les désinciterait à consommer." L'objectif derrière cette baisse mesurée est double : relancer la consommation mais également favoriser la construction de logements sociaux. En effet, comme le rappelle la Confédération Nationale du Logement, la Caisse des Dépôts centralise 65% des encours du livret A. Avec un taux de 1,25%, celle-ci pourrait donc "octroyer des financements attractifs pour la construction sociale." Cette baisse aura-t-elle un impact majeur sur l'épargne des Français ? Rien n'est moins sûr puisque la précédente diminution avait entraîné, contre toute attente, une hausse de la collecte sur le livret A.